SEOUL - La Corée du Nord a dit aujourd'hui "examiner soigneusement" un projet de frappe sur le territoire américain de l'île de Guam, dans le Pacifique, quelques heures après les déclarations de Donald Trump promettant "feu" et "colère" à Pyongyang en cas de nouvelle menace.

La Corée du Nord ne fait pas secret de son projet de développer un missile balistique intercontinental (ICBM) à tête nucléaire capable d'atteindre les Etats-Unis et a ignoré les appels de la communauté internationale l'invitant à cesser son programme nucléaire et balistique.

Le projet de frappe pourra être "mis en pratique" à tout moment dès que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un aura pris une décision, a annoncé un porte-parole de l'Armée populaire de Corée (APC), cité par l'agence officielle KCNA.

La Corée du Nord a accusé en outre les Etats-Unis de préparer une "guerre préventive" et a déclaré que toute mise à exécution de ce plan déclencherait "une guerre totale effaçant tous les fiefs des ennemis, notamment le territoire américain", a annoncé un autre-parole dans un second communiqué.

Le président américain Donald Trump a promis hier que la Corée du Nord ferait face à une puissance de "feu et de colère telle que le monde n'en n'a jamais vu" si elle renouvelait ses menaces contre les Etats-Unis.

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NAIROBI - Le chef de file de l'opposition au Kenya, Raila Odinga, a rejeté les résultats provisoires de l'élection publiés hier soir par la commission électorale, qui attribuent au président sortant Uhuru Kenyatta 55% des suffrages.

"Ils sont fictifs, ils sont faux", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, ajoutant que la commission électorale n'avait pas respecté l'obligation de fournir les formulaires de certification des résultats, signés par des observateurs des partis dans chaque bureau de vote.

La commission électorale a publié un décompte partiel portant sur près de trois quarts des bureaux de vote, qui crédite d'une avance confortable le président sortant Uhuru Kenyatta, avec 55% des voix, contre 44% pour Raila Odinga.

L'opposant a rejeté ce décompte, jugeant suspect le maintien du score du Kenyatta à un niveau constant à mesure que le dépouillement se poursuivait et a estimé les chiffres contraires aux projections de son propre parti.

Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant aujourd'hui.

Le souvenir de la présidentielle de décembre 2007 reste vif. Déjà candidat à l'époque, Raila Odinga avait contesté le résultat - la victoire de Mwai Kibaki - et appelé à des manifestations. Plus de 1.200 personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements ethniques qui s'étaient ensuivis.

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LE CAP - Le Parlement sud-africain a rejeté hier par 198 voix contre 177 la motion de défiance déposée par l'opposition contre le président Jacob Zuma, qui n'a cependant pas fait le plein de voix parmi les députés de l'ANC, le Congrès national africain au pouvoir depuis la fin de l'apartheid.

C'est la neuvième fois que le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2009, survit à une motion de défiance. Mais pour la première fois, les députés étaient appelés à se prononcer à bulletins secrets, et non plus par un scrutin public.

La présidente du Parlement, Baleka Mbete, a précisé que neuf députés eux s'étaient abstenus. En décidant de procéder à un vote à bulletins secrets, elle avait donné l'espoir à l'opposition qu'une partie des 249 députés du Congrès national africain (ANC) oseraient voter contre Zuma, qui, à 75 ans, est fragilisé par les accusations à répétition de corruption et de mauvaise gestion du pays.

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GENEVE - Les forces de sécurité du Venezuela font preuve d'un recours excessif à la force qui a fait des dizaines de morts pour réprimer les manifestations contre le président Nicolas Maduro et ont arbitrairement placé en détention plus de 5.000 personnes depuis avril, dont plus d'un millier sont toujours emprisonnées, a déclaré hier le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

Exposant les conclusions préliminaires tirées de 135 entretiens conduits à distance et au Panama, le HCDH dit avoir enquêté sur 124 décès et en avoir attribué 46 aux forces de sécurité et 27 à des groupes armés progouvernementaux. Des doutes persistent sur les autres décès.

"La responsabilité des atteintes aux droits de l'homme que nous signalons repose au plus haut niveau du gouvernement" a déclaré à la presse Ravina Shamdasani, porte-parole de l'agence onusienne.

LIMA - Le ministre péruvien des Affaires étrangères, Ricardo Luna a estimé hier que le gouvernement vénézuélien était une "dictature" à l'issue d'un sommet régional où les diplomates de la région ont condamné "l'effondrement de l'ordre démocratique" au Venezuela.

Dans un communiqué conjoint publié à l'issue de la réunion à Lima, les chefs de la diplomatie du Canada, du Brésil, de l'Argentine et du Mexique ont jugé "illégitime" l'Assemblée constituante entrée en fonction vendredi et ont affirmé leur soutien à solution pacifique et négociée à la crise politique.

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PEKIN - Un tremblement de terre d'une magnitude révisée à 6,5 sur l'échelle de Richter a frappé hier la province du Sichuan, dans le centre de la Chine, faisant au moins neuf morts et plus de 160 blessés.

L'épicentre du séisme a été localisé dans un secteur isolé et montagneux, peu peuplé, à 200 km environ au nord-ouest de la ville de Guangyuan, à une profondeur de 10 km, rapporte l'institut américain de géophysique USGS.

Les autorités sichuanaises ont indiqué que neuf personnes avaient été tuées et 164 autres blessées. D'après le Quotidien du peuple, six des personnes décédées étaient des touristes.

A 2.000 km de là, un séisme de magnitude 6,6 a frappé une région reculée et peu peuplée du nord-ouest de la Chine ce matin, ont annoncé les autorités. Aucune victime n'est à déplorer.

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FRANCFORT - Des oeufs contaminés en provenance des Pays-Bas et de la Belgique ont été retrouvés dans cinq entreprises françaises, situées dans la Vienne, le Maine-et-Loire, le Pas-de-Calais, le Nord et le Morbihan, a annoncé hier le ministère de l'Agriculture.

"L'ensemble des produits encore présents dans ces établissements a été bloqué. Des enquêtes de traçabilité sont en cours en lien avec les services de l'Etat afin d'identifier la destination des produits déjà expédiés et susceptibles d’être contaminés", a ajouté le ministère dans un communiqué.

La contamination en Europe de millions d'oeufs par un insecticide potentiellement toxique à haute dose, le fipronil, est liée à des activités criminelles, a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture, sans développer ses propos.

"C'est criminel, c'est très clair", a dit Christian Schmidt à la chaîne de télévision ARD.

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NICE - Cédric Herrou, agriculteur du sud-est de la France connu pour son soutien aux migrants, a été condamné ce matin à quatre mois de prison avec sursis pour aide à l'immigration clandestine par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône.

Il avait été condamné en février à 3.000 euros d’amende avec sursis lors du procès en première instance au tribunal correctionnel de Nice.

Cédric Herrou, âgé de 38 ans, était poursuivi pour avoir transporté des migrants de la frontière italienne jusqu’à chez lui en 2016 et organisé un camp d’accueil sauvage de réfugiés dans un ancien local désaffecté de la SNCF à Saint-Dalmas-de-Tende, dans les Alpes-Maritimes.

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PARIS - L'ancien ministre de la Justice Michel Mercier a annoncé hier qu'il renonçait à siéger au Conseil constitutionnel en raison de l'enquête préliminaire ouverte contre lui pour avoir fourni un emploi présumé fictif à une de ses filles.

La commission des Lois du Sénat avait donné le 2 août son feu vert à la nomination du sénateur centriste UDI de 70 ans au Conseil constitutionnel, pour remplacer Nicole Belloubet, la nouvelle ministre de la Justice.

Le parquet national financier avait ouvert le 2 août une enquête préliminaire à la suite d'un article du Canard enchaîné.

"Alors que ma nomination n'est pas définitive, et dans les conditions créées par l'ouverture de cette enquête, je considère aujourd'hui que je ne pourrai pas siéger avec la sérénité nécessaire au Conseil constitutionnel", a-t-il expliqué.

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PARIS - Emmanuel Macron a été le candidat qui a le plus dépensé lors de la campagne présidentielle, avec près de 16,7 millions d'euros de frais, selon les chiffres officiels des comptes de campagne publiés jeudi dernier au Journal officiel.

Sa concurrente du second tour, la présidente du Front national Marine Le Pen, a dépensé près de 12,5 millions d'euros.

Sur le podium des candidats les plus dépensiers, le chef de l'Etat devance deux éliminés du premier tour. L'ancien socialiste Benoît Hamon a dépensé un peu plus de 15 millions d'euros quand la facture du candidat Les Républicains, François Fillon, s'est élevée à 13,8 millions.

Avec 10,7 millions d'euros, Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise est le candidat le plus économe de ceux qui ont dépassé les 5% de suffrages exprimés, synonyme de remboursement. Avec uniquement 257.289 euros engagés, Jean Lassalle a été le candidat le plus économe.