PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance lundi, les préoccupations liées à l'inflation et au resserrement annoncé des politiques monétaires décourageant une nouvelle fois la prise de risque.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture quasi stable pour le Dow Jones mais en repli de 0,16% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,39% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40, qui a gagné jusqu'à 0,42% en début de séance, perd 0,37% à 7.192,58 points vers 11h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,12% et à Francfort, le Dax recule de 0,35%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,38%, le FTSEurofirst 300 de 0,42% et le Stoxx 600 de 0,44%.

Après le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi, qui a nourri les anticipations d'une hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale dès le mois de mars, les marchés attendent avec prudence les chiffres mensuels des prix à la consommation américain, prévus pour mercredi et dont la hausse en rythme annuel pourrait avoir atteint 7% en décembre selon le consensus Reuters.

"La Fed va probablement se sentir mise sous pression par cette nouvelle augmentation des prix et pourrait se croire obligée de lancer le cycle de hausse des taux dès sa réunion de mars", explique Elsa Linos, responsable de la stratégie devises de RBC Capital Markets.

Le président de la Fed, Jerome Powell, et la gouverneure Lael Brainard doivent par ailleurs être entendus au Sénat, mardi pour le premier, jeudi pour la seconde.

Goldman Sachs table désormais sur quatre hausses des taux américains cette année, soit une de plus qu'auparavant, et s'attend à ce que la Fed commence à réduire son bilan dès juillet, voire plus tôt encore.

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde de son côté les pays émergents contre le risque de turbulences financières avec la remontée annoncée des taux américains.

TAUX

Ce contexte continue de favoriser le mouvement de remontée des rendements obligataires qui a déjà marqué la première semaine de l'année: celui des bons du Trésor américain à dix ans, à 1,7692%, reste proche du pic de près de deux ans atteint en début de journée à 1,808%.

Son équivalent allemand a touché pour sa part son plus haut niveau depuis mai 2019 à -0,025% avant de revenir à -0,05%.

VALEURS EN EUROPE

Côté actions, la hausse des rendements bénéficie une nouvelle fois aux banques, dont l'indice Stoxx gagne 0,7% mais la plus forte hausse sectorielle à mi-séance est pour le compartiment du transport et des loisirs (+2,36%), qui poursuit le rebond entamé fin décembre.

À Paris, ADP (+2,90%) et Air France-KLM (+3,67%) figurent parmi les plus fortes hausses de l'indice SBF 120 et côté banques, Crédit agricole s'adjuge 2,2%.

La sanction du jour est pour Atos, qui chute de 17,18% après avoir annoncé qu'il n'avait pas atteint ses objectifs 2021.

Le groupe de conseil plombe ainsi le secteur des hautes technologies, qui recule de 1,2%.

CHANGES

Le dollar, qui avait souffert du chiffre inférieur aux attentes des créations d'emplois aux Etats-Unis, accusant sa plus forte baisse sur une séance depuis six semaines, est reparti à la hausse face aux autres grandes devises (+0,18%) sans regagner la totalité du terrain cédé.

L'euro revient à 1,1328 dollar contre 1,1364 au plus haut vendredi en séance.

PÉTROLE

Le marché pétrolier, qui progressait en début de journée, a lui aussi basculé dans le rouge dans la matinée en Europe, effaçant une partie de ses gains confortables (+5%) de la semaine dernière.

Le Brent abandonne 0,16% à 81,62 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,19% à 78,75 dollars.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU JOUR

(Rédigé par Marc Angrand, avec Julien Ponthus à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand