"Les publications macro économiques font apparaître un fort contraste de part et d'autre de l'Atlantique. D'un côté, les Etats-Unis accumulent les statistiques économiques décevantes, en particulier sur le marché immobilier et de l'emploi, faisant craindre un arrêt de la reprise. De l'autre, la zone euro, tirée essentiellement par l'Allemagne, enchaîne les bonnes surprises", observe UFG-LFP. Le gestionnaire recommande de réduire l'exposition au risque de taux.

"Les taux longs se sont fortement détendus, atteignant les niveaux historiques en Allemagne de 2,12% et de 2,47% aux Etats-Unis à 10 ans. Le 30 ans allemand s'affiche à 2,60%, proche de son homologue japonais (1,80%). Après une vague de resserrement des spreads intra européens au mois de juillet, les dettes gouvernementales des pays périphériques de la zone euro ont souffert de la dégradation de la note de l'Irlande et des craintes de ralentissement économique mondial."

"Malgré la faible volatilité implicite valorisée par les options des marchés actions, les devises japonaise et suisse atteignent des records contre dollar et euro, confirmant leur rôle de valeur refuge et la poursuite de l'aversion au risque."

"En Europe comme aux Etats-Unis, le pilotage économique s'avère périlleux avec des gouvernements qui vont devoir jongler avec le ralentissement de leur économie ou de fortes contraintes budgétaires. Dans ce contexte, les politiques monétaires devraient rester inertes, au moins jusqu'à fin 2011. Sans possibilité d'assouplissement supplémentaire, elles pourraient même être stimulées via des politiques quantitatives, si nécessaire."

"Le recul des taux longs durant l'été apparaît excessif, amenant les taux réels à des niveaux historiquement bas et dans une moindre mesure un recul significatif des anticipations d'inflation, compatibles seulement avec un retour en récession. Si le besoin de rendement absolu explique en partie ce mouvement, le niveau des primes de risque inflation apparaît trop faible. De plus, avec des taux réels sans potentiel de détente supplémentaire, la partie longue de la courbe nous semble trop peu attractive et nous envisageons un risque de correction d'environ 50bp de taux."

"Si la divergence économique entre l'Allemagne et les autres Etats membres de la zone euro continue de s'accentuer, entraînant toujours de la volatilité sur les dettes des pays périphériques, il faudra aussi surveiller la présentation du budget 2011 de la France qui n'est pas à l'abri d'une dégradation de ses perspectives de notation."

"Nous amorçons une réduction de l'exposition au risque de taux en prenant des profits sur la partie longue des courbes de taux. Toute nouvelle baisse des rendements s'accompagnera d'un allégement supplémentaire du risque de taux, avec un objectif de sensibilité extrêmement réduite à 2% de taux sur le 10 ans allemand. Nous revenons sur les parties courtes des taux en favorisant les titres des Etats périphériques (en excluant les émissions de l'Etat Grec de maturité supérieure à 1 an) qui présentent in fine un couple rendement/risque plus favorable que le bund à 10 ans", recommande le gestionnaire.