Récession aux Etats-Unis, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Le 10 février 2023 à 10:50

Dans un précédent article, nous évoquions la courbe des taux américaine comme un indicateur avancé d’une possible récession. Vous l’aurez cependant remarqué, on en parle beaucoup mais pour l’instant, on ne voit pas venir grand-chose. Pis, en Europe, les bourses résistent plus que bien et le CAC 40 se paie même le luxe de n’être plus qu’à quelques encablures de son sommet de 2022. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? Quelques éléments d’explications s’imposent.

Récession aux Etats-Unis, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Depuis les points bas d’octobre dernier, les investisseurs se sont massivement rués sur les actions européennes. Il faut dire que les craintes liées à l’énergie sont retombées comme un soufflet à la faveur d’un hiver particulièrement doux, du moins pour l’instant, éloignant du même coup les craintes d’une récession généralisée. Parallèlement, les dernières statistiques montrent que l’inflation s’essouffle et il n’en faut pas plus pour croire que la Fed va bientôt se montrer plus accommodante, comme elle le fait depuis la grand crise financière de 2007-2009. A ce titre, les investisseurs s’attendent désormais à une poursuite de la hausse des taux jusqu’à 5.15% d’ici l’été suivie immédiatement de nouvelles baisses de taux. On notera que ceci va à l’encontre des anticipations de la Fed elle-même qui estime devoir maintenir des taux élevés sur toute l’année 2023. Pour le moment, tout ceci ressemble un peu au poker menteur.

Copyright: Bloomberg

Pourtant, les nuages continuent de s’accumuler sur l’économie américaine. J’en veux pour preuve que les indicateurs avancés (Leading Indicator Index – LEI), en chute libre depuis près d’un an, sont désormais devenus négatifs. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un tel niveau a systématiquement précédé une récession (en bleu sur le graphique), même en 2020 lors du Covid.

Copyright: Bloomberg

Et maintenant ?

Là on entre dans la zone grise où tout est une question de stratégie voire de croyances (!). En effet, les craintes d’une récession sont plus importantes qu’une récession elle-même en terme de performance boursière. Cela peut surprendre mais depuis 1945, l’indice S&P 500 a progressé de 1% au cours des 13 dernières récessions officielles. Pourquoi ? Les marchés d’actions baissent en règle générale avant que le National Bureau of Economic Research ne déclare officiellement l’économie américaine en récession et se redressent avant la fin de la dite période récessionniste. La bonne nouvelle vient du fait qu’après la pluie vient le beau temps. Et les opportunités ne manqueront pas de fleurir. Alors à vos screeners !