Les motifs d'inquiétude sont néanmoins loin d'avoir totalement disparu, comme le montre le repli des marchés asiatiques et des places émergentes.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,41% à 5.326,81 points après un peu plus d'une heure d'échanges. À Francfort, le Dax prend 0,42% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,5%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,26%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,29%.

Ce dernier a perdu mercredi 1,36% pour clôturer à son plus bas niveau depuis le 4 juillet; le CAC 40, lui, a chuté de 1,82%, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 25 juin.

Une délégation chinoise emmenée par le vice-ministre du Commerce Wang Shouwen se rendra à la fin du mois aux Etats-Unis pour des négociations commerciales, a annoncé jeudi le ministère chinois du Commerce.

Ce signe inattendu de détente a permis aux marchés chinois de réduire leurs pertes, sans pour autant suffire à inverser la tendance baissière à l'oeuvre depuis plusieurs jours.

L'indice SSE Composite de Shanghai a fini la journée en repli de 0,63%, son quatrième recul d'affilée, et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale, qui perdait plus de 1,8% en début de séance, abandonne 0,44% en clôture.

Le SSE Composite, pénalisé entre autres par la baisse récente du yuan sur le marché des devises, est désormais au plus bas depuis mars 2016.

L'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon (-0,38%) évolue quant à lui au plus bas depuis un an. Quant au MSCI des marchés émergents, toujours plombé par les déboires de la livre turque, il cède 0,25%, ce qui porte à plus de 5,6% sa baisse sur les six dernières séances.

La devise turque poursuit certes, face au dollar, le rebond entamé mardi mais elle accuse encore une chute de près de 20% depuis le début du mois.

FRAGILITÉ PERSISTANTE SUR LES ÉMERGENTS

"Si la crise turque semble avoir marqué une pause, la défiance du marché sur les pays émergents reste particulièrement forte", constate Stéphane Déo, directeur de la gestion de LBPAM en soulignant que "le risque majeur est celui de la contagion aux autres pays émergents".

"Ce n'est probablement pas le scénario central, mais le risque est indiscutable", ajoute-t-il.

Côté actions, la hausse des grands indices européens est alimentée en premier lieu par celle des cours des matières premières, au lendemain d'un recul marqué provoqué par l'appréciation du dollar et des signes de ralentissement de l'économie chinoise.

Le cours du cuivre est en hausse de 1,69%, celui du nickel de 2,41%.

L'indice Stoxx des ressources de base prend ainsi 1,21%. Ceux de l'automobile et des hautes technologies, toujours sensibles aux développements du conflit commercial sino-américain, avancent quant à eux de 0,82% et 0,96% respectivement.

Sur le marché des changes, le dollar, qui a profité à plein ces derniers jours de l'aversion au risque suscitée par la crise turque, abandonne 0,14% face à un panier de devises de référence. L'euro en profite pour remonter à 1,137 dollar, après être brièvement tombé mercredi sous 1,13 pour la première fois depuis fin juin 2017.

CARLSBERG MONTE, ATLANTIA CHUTE

Aux valeurs, les publications de résultats continuent d'animer la cote: le brasseur danois Carlsberg gagne ainsi 3,77% et le spécialiste allemand des services de paiement Wirecard 7,78% après avoir relevé leurs prévisions pour l'ensemble de l'année.

A Paris, JCDecaux gagne par ailleurs 6,3%. Berenberg est passé à l'achat sur le titre en s'appuyant entre autres sur l'intérêt prêté à Google pour le marché de la communication extérieure.

A la baisse, Henkel cède 3,49% après avoir réduit sa prévision de croissance des bénéfices.

La chute la plus spectaculaire du jour est pour l'italien Atlantia, dont la valeur boursière fond de près d'un quart; le groupe d'infrastructures a prévenu que la révocation de sa concession autoroutière par Rome après la catastrophe de Gênes pourrait avoir des conséquences sur ses actionnaires et ses créanciers obligataires.

Le secteur plombe l'indice FTSE MIB de la Bourse de Milan, qui perd 1,77%.

Le marché pétrolier évolue en légère hausse, effaçant une partie de ses pertes de la veille grâce à l'annonce des discussions commerciales sino-américaines. Le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) ont l'un comme l'autre perdu plus de 2% mercredi.

La séance de ce jeudi sera animée entre autres par les chiffres des ventes au détail britanniques à 08h30 GMT, avant une nouvelle salve d'indicateurs américains incluant les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage, les mises en chantier mensuelles et l'indice "Philly Fed" du mois d'août.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand