Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en progression de plus de 1,2% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de plus de 1,6% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,35% à 4.673,73 points vers 12h35 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,81% et à Londres, le FTSE 100 avance de 1,35%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 1,41%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,55% et le Stoxx 600 de 1,49%, au plus haut depuis le 20 décembre.

Au lendemain d'un repli marqué (-1,66% pour le CAC, -0,98% pour le Stoxx 600) en réaction à l'avertissement d'Apple et à la baisse de l'indice ISM manufacturier américain, les investisseurs ont trouvé des raisons d'espérer dans les annonces du jour à Pékin: les discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis reprendront dès lundi, l'indice PMI chinois d'activité des services est au plus haut depuis six mois et la Banque populaire de Chine (BPC) a encore réduit les réserves imposées aux banques, ce qui devrait favoriser le crédit.

Ces trois facteurs l'emportent sur le ralentissement de l'activité des services dans la zone euro, confirmé par les chiffres définitifs des indices PMI.

Autre élément mis en avant par de nombreux stratèges: la baisse des valorisations des actions. "Le S&P 500, par exemple, avait débuté 2018 à 18,5 fois les bénéfices attendus; il se traite aujourd'hui à 14 fois, sous la moyenne de long terme de 15,2", notent ainsi Kiran Ganesh et Jason Draho chez UBS.

"Mais il est probable que les marchés ne trouveront un soutien plus solide que lorsqu'on y verra plus clair sur les conflits commerciaux et quand les grands indicateurs économiques commenceront à se stabiliser ou à remonter. Tant que ces incertitudes persistent, les investisseurs doivent s'attendre à voir la volatilité persister."

Pour confirmer le rebond, les marchés attendent désormais les statistiques mensuelles de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis, qui seront publiées à 13h30 GMT.

Le consensus Reuters attend une augmentation des créations d'emploi à 177.000, un taux de chômage stable à 3,7% et une hausse de 0,3% sur un mois et 3,0% sur un an du salaire horaire moyen.

"Les chiffres des salaires seront particulièrement intéressants pour les traders car des chiffres solides pourraient signifier une augmentation des dépenses des ménages", note David Madden, de CMC Markets UK.

La séance à Wall Street pourrait aussi être animée par des déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, qui doit participer à un débat public à partir de 15h15 GMT.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le retour sur les actions profite en premier lieu aux secteurs les plus exposés aux doutes sur la croissance et le commerce mondial: l'indice Stoxx des matières premières prend ainsi 3,33%, porté par la remontée des cours des métaux de base, celui du pétrole et du gaz gagne 2,26% et celui de l'automobile progresse de 2,74%.

A Paris, TechnipFMC (+4,63%), ArcelorMittal (+3,53%), Total (+2,11%) et PSA (+2,86%) figurent ainsi parmi les meilleures performances du CAC 40.

Le compartiment des hautes technologies, qui a chuté de 4,19% jeudi après l'avertissement d'Apple, regagne 1,24%.

A la baisse, les valeurs des médias sont affectées par une étude de Morgan Stanley concluant que l'essor des plates-formes de vidéo à la demande va pénaliser les résultats financiers et la capacité des acteurs historiques du marché de la télévision à distribuer des dividendes.

L'allemand ProSiebenSat.1 perd 5,94%, l'italien Mediaset 1,95%, les français TF1 et M6 respectivement 2,3% et 2,29%.

TAUX

Sur le marché des emprunts d'Etat, l'heure est à la remontée des rendements après les plus bas touchés ces derniers jours: celui du Bund allemand à dix ans regagne plus de trois points de base à 0,186% et son équivalent américain plus de cinq points à 2,606%.

Le rendement à dix ans allemand reste toutefois en passe d'enregistrer sa plus forte baisse hebdomadaire depuis octobre, de l'ordre de six points.

La première estimation de l'inflation dans la zone euro en décembre n'a fait qu'alimenter les interrogations sur la capacité de la Banque centrale européenne (BCE) à resserrer sa politique monétaire dans les prochains mois: à 1,6% sur un an, elle est inférieure aux attentes, même si l'inflation de base est stable à 1,1%.

CHANGES

Malgré les doutes sur l'évolution des prix et de la politique de la BCE, l'euro s'apprécie légèrement face au dollar à 1,1410 après un pic à 1,1420 en début de matinée.

Le billet vert abandonne 0,11% face à un panier de référence mais s'apprécie face au yen, la devise japonaise perdant de son attrait de valeur refuge. Face au dollar, le yen a perdu jusqu'à 0,6% en Asie avant de ramener ses pertes autour de 0,3%.

La livre sterling regagne du terrain après être tombée jeudi au plus bas depuis avril 2017 face au dollar; son rebond est favorisé par le chiffre meilleur qu'attendu du PMI britannique des services, à 51,2.

PÉTROLE

L'annonce de la reprise des discussions commerciales sino-américaines et le PMI des services en Chine favorisent la remontée des cours du brut: le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagnent l'un comme l'autre plus de 2%, à plus de 57 dollars pour le premier et plus de 48 dollars pour le second.

Les dernières informations sur l'offre et la demande mondiales assurent elles aussi un soutien solide au baril: l'Opep a réduit ses pompages de 460.000 barils par jour en décembre selon une enquête de Reuters, la plus forte baisse depuis près de deux ans, et l'American Petroleum Institute (API) a fait état d'une diminution de 4,5 millions de barils des stocks aux Etats-Unis la semaine dernière.

La statistique des stocks hebdomadaires publiée par le département de l'Energie est attendue à 16h00 GMT.

MÉTAUX

Comme le pétrole, les métaux de base bénéficient des nouvelles en provenance de Chine: les cours du cuivre, du nickel et de l'aluminium regagnent plus de 1%.

L'or, lui, se replie légèrement après avoir atteint jeudi son plus haut niveau depuis la mi-juin en profitant du mouvement d'aversion au risque.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand