RWE, qui a conclu la semaine dernière la vente de sa filiale d'hydrocarbures DEA à l'oligarque russe Mikhail Fridman pour 5,1 milliards d'euros, anticipe un bénéfice d'exploitation compris entre 3,6 et 3,9 milliards d'euros cette année, ce qui représenterait une baisse de jusqu'à 10%. Le consensus est actuellement de 4,1 milliards d'euros selon les analystes interrogés par Reuters.

Pour 2014, le groupe créé il y a 117 ans a fait état d'un bénéfice opérationnel en baisse de 25% à 4,02 milliards d'euros, un résultat conforme aux attentes des analystes.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 9,8% à 6,47 milliards, à comparer à un consensus de 6,47 milliards, et le bénéfice net récurrent a chuté de 44,6% à 1,28 milliard, là encore supérieur aux attentes (consensus 1,27 milliard).

Longtemps considérés comme des groupes sûrs et pourvoyeurs de généreux dividendes, RWE et ses pairs E.ON et EnBW ont dû se résoudre à de douloureuses restructurations marquées par des réductions d'effectifs, de moindres distributions aux actionnaires et des cessions d'actifs.

Après avoir réduit de moitié son dividende à 1 euro au titre de 2013, RWE a décidé de le maintenir à ce niveau pour 2014.

Lors de la conférence annuelle du groupe, le président du directoire, Peter Terium, a indiqué qu'entre 35 et 45% des centrales électriques du groupe n'étaient pas actuellement rentables.

RWE, dont l'endettement net s'élevait à 31,01 milliards d'euros à fin décembre, contre 31,71 milliards trois mois plus tôt, cherchera à renouer avec la croissance sans augmenter ses investissements, a-t-il ajouté.

Les dépenses d'investissement seront réduites à environ 2,5-3,0 milliards d'euros cette année, contre 3,4 millions en 2014, puis à quelque deux milliards en 2016. "Nous ne sommes pas sortis du bois", a admis Peter Terium.

Le directeur financier, Bernhard Günther, a de son côté indiqué que le groupe renonçait à fixer un plafond pour son ratio dette/Ebitda, qui s'est établi à 3,8 en 2014. "Notre priorité numéro un reste de pouvoir lever des capitaux à tout moment, même en temps de crise sur les marchés financiers", a-t-il déclaré.

(Christoph Steitz, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Enbw Energie Baden Wuerttemberg AG, RWE AG, E.ON SE