Berne (awp/ats) - La RTS a violé la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes en illustrant avec la photo d'une autre manifestation, violente celle-là, l'action pacifique sur la Place fédérale du Mouvement Rise up for Change. Que la RTS ait reconnu et corrigé son erreur ne suffit pas dans le cas présent à l'exonérer, estime vendredi le conseil de la presse.

Le Conseil de la presse prend acte de la correction apportée par la RTS aux images mensongères du 19h30 du 22 septembre dès qu'elle en a eu connaissance. Si ces mesures correctrices pourraient justifier une non-entrée en matière sur une plainte dans des occurrences de peu d'importance, l'erreur était là en effet grossière, puisqu'elle imputait à l'occupation de la place fédérale une violence non conforme à la vérité, écrit le conseil dans ses considérants.

La RTS avait illustré la manifestation des activistes du climat avec une photo d'une manifestation de migrants tenue le même jour, violemment réprimée elle, dans un autre lieu de la capitale. Dans sa prise de position, la RTS admet "une erreur qui n'avait pas été identifiée lors de la diffusion et qui a été rectifiée dès la prise de connaissance de la plainte par la rédaction".

Le Conseil de la presse n'a admis que cette partie de la plainte de Rise up for Change. Le mouvement reprochait aussi à la RTS des lacunes dans la recherche de la vérité parce que le téléjournal n'a fait aucune mention de l'aspect pacifique de la manifestation, consacrant en outre dans la même édition un sujet intitulé rappelant que la place fédérale a été au coeur de plusieurs mouvements sociaux qui ont agité la démocratie helvétique.

Le conseil rejette ce reproche. Comme la RTS le fait valoir, les rédactions sont libres de choisir la manière dont elles couvrent des événements. A sa décharge, la RTS avait précisé que la couverture de l'action sur la place fédérale avait donné lieu à de nombreuses diffusions de sujets sous des angles différents durant toute une semaine.

ats/al