(Actualisé avec nouvelles réactions)

20 septembre (Reuters) - Principales réactions d'économistes et de professionnels des marchés, aux Etats-Unis et en Europe, aux décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale mercredi:

* Dépêche sur le communiqué de la Fed

* Tableau des nouvelles prévisions de la Fed

CHARLIE RIPLEY, RESPONSABLE DE LA STRATÉGIE D'INVESTISSEMENT D'ALLIANZ INVESTMENT MANAGEMENT:

"Les annonces d'aujourd'hui marquent assurément une étape importante pour la Fed, évidemment avec l'annonce du début de la réduction du bilan. Mais ce qui est plus important pour les investisseurs, c'est vraiment les 'dot plots'. Et si l'on regarde la médiane pour 2017, elle est inchangée. Cela nous donne un peu plus confiance dans le fait qu'il y aura probablement une troisième hausse de taux en décembre.

"Pour ce qui est de 2018, il est aussi inchangé, dont il y a trois hausses prévues l'an prochain. Cela envoie un message un peu 'faucon' au marché sur le fait que la normalisation est bien engagée.

"Il y a un point à noter, c'est que beaucoup de sièges au sein de la Fed vont devenir vacants et que sa composition pourrait changer, surtout avec la fin du mandat de Yellen en février. Il faut donc prendre tout cela avec quelques précautions, je suppose, mais notre première conclusion, c'est qu'elle est un peu plus 'faucon'."

MICHAEL ARONE, RESPONSABLE DE LA STRATÉGIE D'INVESTISSEMENT, STATE STRET GLOBAL ADVISORS:

"La Fed a fait du bon travail pour préparer le terrain sur ce qu'elle allait faire et elle a fait ce qui était prévu, donc je ne suis pas sûr que la réaction des marchés soit très marquée. (La Fed) a reconnu dans son communiqué que les ouragans, quoique tragiques en terme d'impact pour les personnes concernées, ne devraient pas affecter l'économie nationale, même si elle admet qu'ils pourraient affecter les prix sur le court terme."

BRIAN JACOBSEN, RESPONSABLE DE LA STRATÉGIE D'INVESTISSEMENT DE WELLS FARGO ASSET MANAGEMENT:

"Le bilan de la Fed va enfin changer d'orientation. A partir d'octobre, elle va laisser son bilan se réduire progressivement, mais cela devrait se faire si graduellement que cela n'aura pas d'impact important sur les rendements obligataires."

"Sur la base des projections, la majeure partie des membres du FOMC laissent entendre qu'ils sont prêts à voter une autre hausse en 2017. Il y a deux dissidents, Bullard et Kashkari, qui pensent que la Fed devrait s'en tenir là à l'horizon de la prévision, mais ils ne feront pas basculer le reste du comité."

TOM PORCELLI, CHEF ECONOMISTE USA, RBC CAPITAL MARKETS:

"Si l'on veut comprendre en quoi c'est 'faucon', il faut noter qu'ils relativisent l'impact des ouragans, en disant en gros qu'ils créent des difficultés mais qu'au final ils auront un impact modestement négatif. Peut-être le marché est-il en train de prendre acte du fait que (la Fed) veut réellement agir en décembre."

ALEXANDRE NEUVY, DIRECTEUR GESTION PRIVÉE D'AMPLEGEST:

"La Fed garde son cap. L’activité économique reste soutenue, les perspectives d’inflation sont maintenues voire même revues à la hausse et la croissance US est également légèrement revue à la hausse pour 2019.

"Avant ce comité, on pouvait penser que la Fed allait calmer les anticipations de hausse de taux, en raison du manque de pression inflationniste et des conséquences des ouragans. De nombreux observateurs partageaient cette position.

"Comme nous le pensions chez Amplegest, le rythme de remontée des taux est maintenu, avec une hausse sur 2017 et trois en 2018 prévues.

"On devrait assister à des débouclements de positions sur les changes, ce qui devrait faire remonter le dollar."

ERIC BOURGUIGNON, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ FRANCE CHEZ SWISS LIFE ASSET MANAGERS:

"La banque centrale américaine a maintenu ses taux directeurs inchangés comme attendu. Elle a également annoncé qu’elle entamerait la réduction de son bilan en octobre, ce qui faisait quasiment l’unanimité des analystes. En revanche, elle maintient ses prévisions d’une nouvelle hausse des taux en 2017 et de 3 hausses supplémentaires en 2018.

"Il s’agit d’une véritable surprise pour les marchés qui ne croyaient absolument pas à ce scénario. Ils pensaient en effet que la Fed ne monterait tout au plus qu’une seule fois ses taux d’ici fin 2018. Ils estimaient que l’institution ne resserrerait pas aussi fortement ses taux en raison de la faiblesse persistante de l’inflation Outre-Atlantique."

BRUNO COLMANT, CHEF ÉCONOMISTE DE DEGROOF PERTERCAM:

"La politique de la Fed s’est structurellement modifiée au cours de l’année 2017. En effet, il n’y a pas d’inflation salariale qui justifierait une hausse 'rythmée' des taux d’intérêt. De surcroît, la Fed s’inscrit logiquement dans la perspective protectionniste de l’administration Trump qu’un dollar fort contrarierait.

"Les hausses de taux d'intérêt à court terme seront donc modiques et la baisse du bilan de la Fed très progressive afin de n'entraîner aucune hausse des taux d'intérêt à long terme."

LARRY HATHEWAY, CHEF ECONOMISTE, GAM INVESTMENT MANAGEMENT:

"La réaction du marché est modérée, avec une légère hausse des rendements. Les marchés obligataires mondiaux vont maintenant attendre les chiffres de croissance et surtout d'inflation, ainsi que les indications que donneront la BCE et la Banque d'Angleterre sur l'ajustement potentiel des politiques monétaires dans la zone euro et au Royaume-Uni au cours des mois à venir.

"Au-delà du message très bien orchestré de la Fed aujourd'hui, les rendements obligataires devraient monter si l'inflation s'accélère et si les banques centrales semblent s'acheminer à l'unisson vers un resserrement des politiques monétaires en 2018."

NEIL WILSON, ANALYSTE SENIOR, ETX CAPITAL:

"Le marché semble enfin croire que la Fed remontera encore les taux cette année, même si l'inflation a tendance à rester faible.

"Les taux d'intérêt restent inchangés mais le FOMC semble déterminé à relever encore les taux cette année en dépit de la dégradation des anticipations d'inflation. Cela suggère que les 'faucons' sont sur le point de l'emporter avec l'argument des risques pour la stabilité financière."

(Marc Angrand)