(Ajoute le Syndicat de la magistrature)

PARIS, 20 mars (Reuters) - Principales réactions à la publication d'une tribune de Nicolas Sarkozy dans le Figaro dénonçant des méthodes dignes de la Stasi, la police politique de l'ex-RDA, après la mise sous écoute de ses téléphones. (voir )

JEAN-MARC AYRAULT, Premier ministre, dans un communiqué :

"Mettre en cause l'honneur de la justice et de la police est une grave faute morale.

"Dans un Etat de droit, les juges sont indépendants, et la police agit dans le cadre des lois. Le gouvernement y veille scrupuleusement. La comparaison entre la République française et l'Allemagne de l'Est est insupportable.

"Le respect des institutions de la République s'impose à tous, et particulièrement à ceux qui exercent ou ont exercé les plus hautes responsabilités."

CHRISTIANE TAUBIRA, ministre de la Justice, dans un communiqué :

"Dans un Etat de droit, la mise en ÷uvre de la loi prévoyant les interceptions judiciaires par des juges indépendants ne peut pas être comparée aux pratiques à l'÷uvre dans des régimes autoritaires ou totalitaires."

"En qualité de ministre de la Justice, Christiane Taubira n'entend pas accepter cette injure à l'égard des citoyens français et des juges ainsi que cette attaque envers les institutions de la République."

"Les règles de procédure très précises ont été codifiées depuis des années et impulsées par la Cour européenne des Droits de l'Homme."

BRUNO LE ROUX, chef de file des députés socialistes à l'Assemblée nationale, sur BFM TV :

"Ce sont des méthodes qui sont des méthodes absolument scandaleuses et on voit bien aujourd'hui qu'il essaie de faire en sorte que le radeau ne prenne pas totalement l'eau. De là à donner un coup de pouce alors qu'il est empêtré, englué, aujourd'hui dans ces affaires judiciaires, il y a un pas que je ne franchirai pas."

HARLEM DÉSIR, premier secrétaire du PS, dans un communiqué.

"Je dénonce avec force l'attaque inouïe portée aujourd'hui par Nicolas Sarkozy contre les institutions de la République"

"Sans aucune retenue, il va jusqu'à comparer son pays à l'Allemagne de l'Est du rideau de fer, ou à une dictature ! Il mène aussi sans preuve aucune, tout en insinuations, une guerre ouverte contre la ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur."

"Je veux m'élever contre cette irruption violente dans le débat politique, à 48 heures seulement des élections municipales. Il ne s'agit plus là de rideau de fumée ou de diversion mais bien d'une offensive et d'une surenchère."

GEORGES FENECH, député UMP, sur i>Télé :

"Le président de la République aujourd'hui est dans son droit le plus utile de se défendre, en tant que citoyen.

"Je reprendrai l'expression de François Mitterrand 'on a lâché les chiens', c'est exactement cela (...) Il y a une instrumentalisation terrible."

NADINE MORANO, ancienne ministre UMP, sur i>Télé :

"Je crois que, au-delà de sa personne, ce qui est inacceptable c'est le comportement d'un gouvernement de la France. Je crois que c'est cela qui le marque aussi beaucoup."

"Trop, c'est trop, on n'a pas le droit de se comporter comme cela. Nicolas Sarkozy est un justiciable comme un autre, ni plus ni moins, mais pas moins non plus."

LE SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE, dans un communiqué:

"dénonce la violence inédite avec laquelle un ancien chef d'Etat s'attaque aux institutions de la République."

"Que celui qui a été le gardien constitutionnel de l'indépendance de la justice agite le spectre d'une justice partiale et laisse croire aux citoyens que la justice use de méthodes comparables à celle d'une police politique est proprement intolérable."

"La défense est un droit sacré, les institutions sont là pour le préserver. L'ancien président de la République est un justiciable comme les autres et il bénéficie de toutes les garanties procédurales de notre Etat de droit. En se plaçant - pour détourner l'attention du fond de l'affaire - sur le terrain de l'invective, l'ancien président de la République met en péril nos institutions démocratiques." (Marion Douet, édité par Yves Clarisse)