(Actualisé avec déclarations États-Unis, contexte)

par Ange Aboa

DAKAR, 1er décembre (Reuters) - Les rebelles centrafricains de la Séléka sont divisés sur la stratégie à adopter : entrer en négociations avec le président François Bozizé ou poursuivre le combat pour le renverser, a déclaré lundi un porte-parole d'une des factions insurgées.

Les insurgés du Séléka, qui veut dire "coalition" en langue vernaculaire Sango, sont désormais à 75 km de la capitale centrafricaine Bangui.

François Bozizé s'est dit prêt dimanche à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. (voir

"Actuellement, il y a des divisions au sein du Séléka sur ce point", a déclaré Nelson Ndjadder, un responsable basé en France du CPSK, un des trois principaux mouvements qui constituent le Séléka.

"Certains veulent continuer le combat, mais le CPSK est prêt à déposer ses armes et à discuter", a-t-il ajouté.

Un autre porte-parole du Séléka, Eric Massi, a déclaré dans la journée avoir rejeté la proposition de François Bozizé. Mais, a précisé Nelson Ndjadder, "il (Massi) ne parle pas en notre nom à tous."

Le Séléka regroupe trois anciens groupes de rebelles : le CPJP, l'UFDR et le CPSK, qui accusent François Bozizé d'être revenu sur un des accords de paix de 2007 qui prévoyaient une indemnisation pour les anciens combattants qui décidaient de déposer leurs armes.

DIPLOMATIE

A Washington, on se dit "profondément inquiets de la détérioration de la situation en matière de sécurité", selon la porte-parole du Département d'État.

"Nous appelons la coalition rebelle à cesser les hostilités et sa progression vers la capitale (...) Nous exhortons le gouvernement centrafricain à s'assurer que ses forces de sécurité respectent les droits de l'homme", a déclaré Victoria Nuland.

La République centrafricaine figure parmi les nombreux pays de la région où sont déployées des forces américaines en soutien aux autorités locales dans leur combat contre l'Armée de résistance du seigneur (LRA), groupe rebelle qui a fait des milliers de morts dans quatre pays.

La Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC)compte par ailleurs 5.000 soldats dans le pays qui figure parmi les plus pauvres de la planète malgré d'importants gisements d'uranium, d'or et de diamants.

La France, qui n'a pas répondu favorablement à la demande du président François Bozizé d'une aide militaire, a cependant renforcé sa présence à Bangui: quelque 600 soldats s'y trouvent afin d'assurer la sécurité de 1.200 ressortissants français. (Richard Valdmanis à Dakar, Nicholas Vinocur à Paris, Paul-Marin Ngoupana à Bangui, Madjiasra Nako à N'Djamena, Arshad Mohammed à Washington; Danielle Rouquié et Agathe Machecourt pour le service français)