Sion (awp/ats) - Pro Natura Valais et Mountain Wilderness s'opposent au projet photovoltaïque de Gondosolar. L'association valaisanne critique les "importantes lacunes" du rapport d'impact sur l'environnement où est prévu le parc solaire, à savoir l'un des derniers paysages vierges de Suisse.

Cette étude "n'a pas été menée jusqu'au bout, et certains aspects ne sont pas suffisamment pris en considération", écrit mardi Pro Natura Valais dans un communiqué. La mise à l'enquête publique, qui permettait au public d'accéder au dossier déposé par les porteurs du projet de Gondosolar auprès de la commission cantonale des constructions (CCC) et de s'y opposer, courait jusqu'à lundi.

Il manque notamment une analyse des préjudices pour les amphibiens, les reptiles, les chauves-souris et les papillons, tandis que les données concernant certains oiseaux comme le tétras lyre sont très minces, liste l'association. Le site est aussi une importante aire de protection des oiseaux et l'habitat de nombreuses espèces d'animaux et de végétaux.

Mountain Wilderness va dans le même sens. "L'alpage, situé à 2000 mètres d'altitude, n'est actuellement accessible que par un sentier pédestre. Il y a en Valais suffisamment de zones ayant déjà des infrastructures et des bâtiments, comme par exemple dans les destinations touristiques", estime Aaron Heinzmann, chef de projet chez Mountain Wilderness Suisse. Il n'est pas nécessaire "de détruire des paysages de montagne intacts", ajoute-t-il.

Contactée mardi pour savoir si d'autres oppositions ont été déposées, la CCC indique à Keystone-ATS qu'elle est "soumise à la confidentialité de la procédure" et qu'elle ne va pas communiquer activement sur ces dossiers.

Où est la table ronde? ___

De manière plus générale, Pro Natura regrette à la fois "l'absence d'une planification cantonale pour désigner les meilleurs sites à même d'accueillir de grandes centrales photovoltaïques". Il n'y a pas non plus eu, jusqu'à présent, de table ronde sur le sujet, alors que le Conseil d'Etat en avait annoncé en octobre 2023 la tenue pour le premier trimestre 2024.

Gondosolar est révélateur de ce manque, estime l'association valaisanne. "On projette une installation dans n'importe quel lieu, en pleine nature, sans examiner si d'autres endroits sont plus appropriés, impliquent moins d'atteintes à la nature et au paysage, et peuvent être équipés à moindres frais".

A la mi-2024 ___

L'installation, qui comprendra environ 2200 "arbres" solaires, doit être construite au-dessus de Gondo, à plus de 2000 mètres d'altitude, sur une surface de 17,4 hectares. Selon les promoteurs du projet, elle produira en moyenne environ 22,1 gigawattheures (GWh) d'électricité par an.

Ces derniers espèrent recevoir une autorisation de construire "d'ici à la mi-2024", avaient-ils indiqué en décembre au moment de soumettre leur projet à la CCC.

ats/rp