"Marchés émergents, pays BRIC, etc. : ces expressions sont entrées dans le langage courant. Elles font référence aux grandes nations qui, comme le Brésil, la russie, l'Inde et la Chine, ont connu une croissance rapide au cours des dix dernières années. Alors que ces économies continuent sur leur lancée, d'autres sont venues grossir leurs rangs. Ces nouveaux tigres (expression qui désignait au départ quatre pays : Hong Kong, Singapour, la Corée du Sud et Taïwan) affichent une croissance vigoureuse et devraient prochainement rejoindre le groupe des pays industrialisés", note BNPP IP.

"Ils comprennent des nations dynamiques et prometteuses à l'image de l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Indonésie et la Turquie. Ces pays participent désormais aux réunions du G 20, lieu d'échanges et de concertations officielles sur les questions liées au commerce mondial."

"Les nouveaux tigres profiteront de nombre des tendances qui ont alimenté la croissance des économies émergentes, notamment la libéralisation des marchés et l'essor démographique. Ils devraient selon nous emprunter le même sentier de croissance que les marchés émergents, en particulier asiatiques. Il y a 15 ans, la Chine et l'Inde ne comptaient que 67 villes de plus d'un million d'habitants. Elles sont aujourd'hui au nombre de 134 et seront 187 d'ici quinze ans."

"Toutes proportions gardées, les pays émergents de taille plus modeste connaissent la même évolution. Certains facteurs quantitatifs incitent à faire preuve d'optimisme à l'égard de ces pays : la plupart des fonds de pension des pays développés sont globalement sous-exposés aux marchés émergents. Leur exposition étant actuellement comprise entre 3 et 8%, elle devrait être amenée à augmenter. Or, toute hausse de l'allocation aux pays émergents est susceptible de soutenir les nouveaux tigres."

Par ailleurs, "les marchés émergents ne représentent que 14% de l'indice MSCI World All Country. A titre de comparaison, ils contribuent à hauteur de 40% au PIB mondial et devraient selon nous représenter près de 60% de la croissance mondiale au cours des cinq prochaines années".

"Un certain nombre de facteurs nous incitent à privilégier les actions plutôt que la dette des nouveaux tigres : les mesures de contrôle des capitaux (par exemple au Brésil) visent le marché de la dette et non le marché d'actions. Elles limitent donc nos possibilités d'exposition au marché obligataire ; les investisseurs souhaitant miser sur les actions émergentes ont généralement tendance à privilégier l'Asie, tandis que ceux s'intéressant à la dette émergente se tournent plutôt vers l'Europe et l'Amérique latine ; en 2010, les marchés obligataires émergents ont drainé un volume de capitaux nettement supérieur à celui des marchés d'actions émergents. Délaissées par les investisseurs, les actions paraissent désormais sous-évaluées par rapport aux obligations ; le solde courant de ces pays plaide également en faveur des actions."

"La bulle des nouveaux tigres n'est pas encore formée Les valorisations des marchés émergents ne nous semblent pas élevées et le niveau de levier ne nous paraît pas excessif. A plus long terme, la volatilité devrait continuer à baisser et la consommation domestique devrait prendre le relais des exportations comme principal moteur de croissance."

"Outre les nouveaux tigres, une nouvelle sous-catégorie de marchés émergents est apparue : celle des marchés frontières. Ces marchés affichent une liquidité et une capitalisation boursière moins élevées que les marchés émergents traditionnels. Ils intéressent les investisseurs à long terme en quête de performances élevées et décorrélées des autres marchés. A terme, ces marchés naissants devraient présenter une liquidité plus élevée, et afficher un profil risque/rendement similaire à celui des marchés émergents plus liquides et de plus grande taille. Le Vietnam, le Kenya, l'Estonie et les Philippines appartiennent à cette catégorie."

"Nos gestionnaires de fonds préfèrent toutefois les nouveaux tigres aux marchés frontières, qui, outre des coûts de transaction élevés, manquent de liquidité et accroissent la volatilité globale d'un fonds. Nous continuerons cependant de suivre de près ces marchés."