PRAGUE, 4 février (Reuters) - Cinq ressortissants tchèques qui étaient portés disparus depuis l'été dernier au Liban sont arrivés jeudi à Prague, où les autorités tchèques ont libéré deux Libanais recherchés par la justice américaine.

Le gouvernement de Washington s'est déclaré "choqué" par la libération de ces deux Libanais dont il réclamait l'extradition, rapporte l'agence de presse tchèque CTK.

La disparition au Liban des cinq citoyens tchèques avait été associée dès le début par les médias à la détention depuis 2014 en République tchèque de Khaled Merebi et Ali Fayad.

Les responsables tchèques ont décliné tout commentaire sur un échange éventuel entre ces deux Libanais et les Tchèques disparus au Liban.

Toutefois, avant même l'annonce du retour à Prague des ressortissants tchèques, le ministre de la Défense Martin Stropnicky avait confirmé un lien entre les deux événements dans un entretien accordé au quotidien Hospodarske Noviny.

"Cinq personnes reviendront chez nous si Fayad n'est pas expulsé vers les Etats-Unis. C'est étroitement lié", avait-il dit.

Les Tchèques avaient été portés disparus en juillet dernier. Leur véhicule abandonné avait été retrouvé près de Kefraya, dans l'est du Liban. Les autorités libanaises ont annoncé cette semaine les avoir retrouvés.

L'avion qui les ramenait a atterri à Prague jeudi après-midi, a annoncé le ministre tchèque des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek.

En décembre dernier, un tribunal tchèque a déclaré que les deux Libanais et un de leurs compatriotes, accusés notamment par Washington d'avoir cherché à vendre des missiles sol-air aux guérilleros colombiens des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), pouvaient être expulsés vers les Etats-Unis.

Le ministre tchèque de la Justice, Robert Pelikan, a finalement décidé de ne pas suivre cet avis et de relâcher les deux hommes.

Selon des organes de presse tchèques et libanais, Ali Fayad était un agent des services secrets libanais. (Robert Muller avec Jason Hovet à Prague et Lisa Barrington à Beyrouth; Guy Kerivel pour le service français)