(Actualisé avec bilan, précisions)

par Nazih Siddiq

TRIPOLI, Liban, 26 octobre (Reuters) - Les affrontements entre l'armée libanaise et des activistes islamistes se sont poursuivis pour une troisième journée consécutive dimanche dans le nord du Liban, en proie aux plus violents combats liés au conflit en Syrie depuis la bataille livrée au cours de l'été à Ersal, à la frontière syrienne.

Quatre militaires ont été tués dimanche, ce qui porte à 10 morts le bilan des pertes de l'armée libanaise dans ces affrontements qui ont éclaté vendredi à la suite d'une opération contre une cellule islamiste.

Sept civils et 12 activistes ont aussi été tués, selon des sources proches des services de sécurité, qui font état de dizaines de blessés.

L'armée a notamment livré des batailles de rues dans la vieille ville de Tripoli et elle a eu recours à des hélicoptères pour tirer contre les islamistes.

Les violences se sont brièvement propagées à Ersal, ville de la plaine de la Bekaa où des islamistes ont tué en août une vingtaine de militaires libanais et en ont capturé plus de 30 autres.

Le Premier ministre Tammam Salam a appelé les habitants de Tripoli à soutenir le gouvernement en "ces temps difficiles". Il a assuré que la ville ne serait pas abandonnée.

"(Le gouvernement) ne tolérera aucune tentative de retour en arrière à Tripoli et ne laissera pas une poignée de terroristes et d'étrangers prendre le peuple de Tripoli en otage", a-t-il déclaré, selon l'Agence nationale de l'information (ANI) libanaise.

Le Liban subit les conséquences du conflit en Syrie, où des rebelles essentiellement sunnites tentent de renverser le régime de Bachar al Assad, issu de la communauté alaouite, une branche du chiisme.

Tripoli est réputée pour être une place forte des radicaux sunnites. Ceux-ci accusent l'armée libanaise de coopérer avec le Hezbollah, mouvement chiite libanais qui a envoyé des combattants en Syrie pour aider les forces de Bachar al Assad.

Selon des sources proches des services de sécurité, les combattants impliqués dans les affrontements en cours dans le nord du Liban sont des Libanais et des Syriens liés de près ou de loin à l'Etat islamique et au Front al Nosra, la branche d'Al Qaïda en Syrie.

Le coeur des combats dimanche s'est déplacé de la vieille ville de Tripoli, où les islamistes étaient auparavant retranchés, vers le faubourg majoritairement sunnite de Bab Tebbené.

Des affrontements ont aussi été signalés près des localités de Bhannine et de Menié. (Avec Alexander Dziadosz; Bertrand Boucey pour le service français)