(Avec déclarations supplémentaires)

LE CAIRE, 10 janvier (Reuters) - L'émissaire international sur la Syrie Lakhdar Brahimi a dit mercredi ne pas voir le président syrien Bachar al Assad faire partie d'un gouvernement de transition tel que recommandé par le plan de paix entériné par les grandes puissances l'an dernier.

"Il ne serait certainement pas membre de ce gouvernement", a déclaré le diplomate algérien dans une brève interview accordée à Reuters au Caire. Lakhdar Brahimi n'avait jamais évoqué aussi clairement le sort du président syrien dans le cadre d'une sortie de crise en Syrie.

L'émissaire a toutefois réaffirmé son opinion selon laquelle ce plan de paix connu sous le nom de déclaration de Genève, élaboré par son prédécesseur Kofi Annan en juin 2012, restait "la base d'une solution en Syrie".

"Il n'y a pas de solution militaire", a-t-il ajouté. "La solution ne doit pas attendre 2014. Elle doit être en 2013."

Lakhdar Brahimi est également revenu sur les propositions lancées par Bachar al Assad dans un discours dimanche, appelant à une conférence de réconciliation avec "ceux qui n'ont pas trahi la Syrie". (voir )

Il a qualifié le discours du président syrien d'"étroit" et "rigide", ajoutant cependant qu'il avait fait une erreur dans une autre interview à la BBC en le dépeignant comme "sectaire". ( ) "Ma langue a fourché et je m'en excuse."

Lakhdar Brahimi s'envolera jeudi pour Genève où il s'entretiendra avec les diplomates russe Mikhaïl Bogdanov et américain William Burns. Cette nouvelle réunion des "trois B" sera consacrée aux moyens de faire appliquer la déclaration de Genève, qui prévoit la constitution d'un gouvernement de transition sans dire si Bachar al Assad doit quitter le pouvoir.

L'émissaire a estimé que l'opposition comme le président syriens devaient accepter ce plan. "Bien sûr, cela requiert un cessez-le-feu", a-t-il dit.

Le conflit syrien, qui a débuté par des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie, a fait 60.000 morts depuis mars 2011, selon les Nations unies. (Emad Omar et Tom Perry; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)