(Actualisé avec analystes)

LONDRES, 7 août (Reuters) - Six Britanniques sur dix désapprouvent la manière dont Theresa May gère les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, selon un sondage ORB International diffusé lundi.

D'après cette étude, réalisée les 2 et 3 août auprès de 2.000 électeurs, la proportion de Britanniques estimant que leur Première ministre dirige mal les discussions sur le Brexit est passée à 61% contre 56% un mois plus tôt et 46% début juin.

Ce décrochage coïncide avec le revers du Parti conservateur aux élections législatives anticipées du 8 juin dernier, que Theresa May avait convoquées pour obtenir, disait-elle, un mandat "fort et stable" à l'heure de négocier avec les Européens. Mais les Tories ont perdu la majorité absolue dont ils disposaient à la Chambre des communes et la position de May a été fragilisée.

"Notre baromètre mensuel suggère que les dégâts provoqués par ce mauvais résultat électoral continuent de semer le doute sur le Brexit", a commenté le directeur de l'institut ORB, Johnny Heald. "La confiance dans la capacité de la Première ministre à négocier un bon accord demeure fragile", a-t-il ajouté.

Les négociations officielles entre Londres et Bruxelles ont formellement débuté le 19 juin dernier. Elles doivent aboutir, théoriquement d'ici mars 2019, à un accord sur les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Interrogé lundi au micro de la BBC, l'ancien diplomate Simon Fraser, ex-chef du service diplomatique du Royaume-Uni, a estimé qu'elles avaient mal débuté du fait des désaccords entre ministres du gouvernement May.

"Les négociations viennent à peine de commencer, je ne pense pas qu'elles aient franchement commencé de manière particulièrement prometteuse du côté britannique", a-t-il dit.

"Nous n'avons pas proposé grand chose parce que, ainsi que vous le savez, il existe des différences au sein du gouvernement sur le genre de Brexit à obtenir et tant que ces différences n'auront pas été réglées, je pense qu'il nous sera très difficile d'avoir une position claire", a ajouté l'ancien diplomate, qui a quitté la fonction publique en 2015.

Le porte-parole de Theresa May a déclaré que le gouvernement n'était "pas du tout d'accord" avec cette opinion.

"Ces deux derniers mois, nous avons eu un lancement constructif de ces négociations, nous avons couvert une part significative de sujets importants", a-t-il dit à la presse . (Guy Faulconbridge et Kylie MacLellan; Henri-Pierre André pour le service français)