(Actualisé avec offensive gouvernementale dans plusieurs villes)

BEYROUTH, 17 janvier (Reuters) - Plus de cent personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées à Homs par les forces fidèles au président Bachar al Assad, rapporte jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui fait état de violents combats à travers la Syrie.

Selon l'OSDH, un organisme proche de l'opposition basé en Grande-Bretagne, mais qui dispose d'un réseau d'informateurs sur le terrain, une partie des 106 victimes sont mortes brûlées dans leurs maisons au cours de l'assaut lancé mardi contre le quartier pauvre de Basatine al Hasaouïa.

D'après certains opposants, les corps calcinés de certaines victimes rappellent la manière d'agir des milices 'chabiha', favorables à Bachar al Assad, qui brûlent les cadavres de leurs victimes.

D'autres habitants du quartier ont été tués par balle ou à l'arme blanche lorsque les forces gouvernementales ou des milices pro-Assad y ont pénétré.

L'armée régulière syrienne a poursuivi jeudi une vaste offensive contre les rebelles, multipliant bombardements aériens et combats au sol dans les quartiers tenus par les insurgés, rapportent les opposants et les médias officiels.

Selon l'OSDH, des affrontements ont eu lieu à Deraa, Hama, Homs, Alep, Damas et Daïr az Zour, dans l'est du pays. Seules les villes côtières de Lattaquié et Tartous, bastion de la communauté alaouite de Bachar al Assad, sont épargnées par les violences.

Des opposants ont fait état de quinze morts, dont sept enfants, au cours d'un bombardement aérien à Housseiniyeh, un quartier à la périphérie de Damas. Ils ont envoyé à Reuters des vidéos montrant des personnes qui retirent des corps d'enfants des décombres d'une maison.

MASSACRE PUNITIF ?

Dans la province de Hama, le gouvernement dit avoir "sécurisé" des zones, permettant le retour de réfugiés dans la région de Zor Abi Zaid après l'avoir "complètement nettoyée des terroristes", le terme désignant les rebelles.

Des activistes et les médias turcs ont par ailleurs rapporté de nouveaux combats dans la ville frontalière de Ras al Aïn, où les insurgés affrontent des miliciens kurdes.

D'après l'agence de presse turque Dogan, un homme a été blessé par une balle tirée de Syrie et les écoles du secteur ont été fermées par mesure de précaution.

Selon l'OSDH, d'autres miliciens kurdes affrontent cette fois l'armée régulière syrienne à Rameilan, une ville du Nord-est dont les Kurdes essaient de s'assurer le contrôle.

A Homs, l'OSDH note que l'assaut des forces gouvernementales a apparemment ciblé quelques familles du quartier de Basatine al Hasaouïa.

"L'Observatoire a les noms de 14 membres d'une famille, dont trois enfants, et des informations sur d'autres familles qui ont été tuées jusqu'au dernier, y compris une famille de 32 personnes", a déclaré à Reuters Rami Abdelrahman, directeur de l'OSDH. "Il faut que ceci fasse l'objet d'une enquête de la part des Nations unies", a-t-il ajouté.

La province de Homs, l'un des berceaux de la révolte entamée contre le président Assad il y a 22 mois, a déjà été le cadre en mai 2011 d'un massacre, attribué aux forces gouvernementales par l'Onu, dans la ville de Houla où 108 personnes ont été tuées, dont 34 femmes et neuf enfants.

Abou Yazen, un opposant basé à Homs, a accusé les forces favorables à Bachar al Assad d'avoir "puni" les habitants de Basatine al Hasaouïa pour avoir permis à des combattants rebelles de pénétrer sur leurs terres afin d'attaquer une école militaire voisine. (Oliver Holmes, Pascal Liétout, Julien Dury et Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser)