par Lefteris Papadimas et George Georgiopoulos

L'indice des bancaires grecques a gagné plus de 6% dans les premiers échanges jeudi, après l'annonce par la Bourse d'Athènes de l'offre de Piraeus sur les deux banques. Les transactions sur les titres des trois banques ont été suspendues dans la matinée.

A la reprise des cotations à 13h45 (heure locale), Piraeus a affiché un bond de 8,2%, Postbank de 17% et ATE 10%. L'indice des bancaires progressait de 6,7%.

Le directeur général de Piraeus Michael Sallas a indiqué que sa banque proposait 701 millions d'euros pour racheter les participations de l'Etat dans les deux établissements, soit 77,31% dans ATEbank et 33,04% dans TT.

"Le nouveau groupe bancaire sera le plus gros en Grèce en termes de part de marché dans les prêts et les dépôts. L'opération apportera des synergies pouvant atteindre 300 millions d'euros", a-t-il dit à la presse.

La nouvelle entité aura plus de 105 milliards d'euros d'actifs, 64 milliards d'euros de dépôts et 69 milliards d'euros de créances nettes.

Le gouvernement grec exhorte les banques à se regrouper pour mieux résister à la concurrence étrangère et aux crises éventuelles.

"Les banques doivent de toute urgence prendre des décisions stratégiques", avait dit mercredi le ministre des Finances George Papaconstantinou. "Il est évident qu'il faut au pays moins de banques mais plus fortes... Nous ferons tout notre possible en ce sens".

Un haut fonctionnaire a dit à Reuters que le gouvernement examinerait de près cette offre.

Pour les analystes, Piraeus a donné le coup d'envoi des fusions et acquisitions dans le secteur bancaire du pays, qui souffre d'une profonde récession et d'une crise de la dette qui pèse sur les avoirs bancaires en obligations souveraines et qui rend difficile l'accès au marché interbancaire.

"L'offre de Piraeus implique qu'on va de l'avant avec les fusions", dit Vassilis Vlastakaris, analyste de Beta Securities. "Si la fusion se passe bien, c'est la porte ouverte à d'autres dans le secteur".

Les six premières banques grecques font partie des 91 établissements européens qui doivent publier le 23 juillet les résultats de leurs tests de résistance.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten