BUJUMBURA, 22 janvier (Reuters) - Les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'Onu ont rencontré vendredi pendant plus de deux heures à Gitega, dans le centre du Burundi, le président Pierre Nkurunziza pour le convaincre d'ouvrir des discussions avec l'opposition afin de mettre un terme aux violences dans le pays.

La représentante des Etats-Unis au sein du Conseil, Samantha Power, a déclaré que cette rencontre n'avait guère permis d'avancée.

"Personne ne veut que la situation se détériore au Burundi. Nous sommes ici pour soutenir les efforts de dialogue, et parce que nous croyons qu'une présence internationale plus substantielle peut aider à améliorer les choses, c'est ce que nous avons dit au président", a déclaré Samantha Power à l'issue de la rencontre.

"Lors de cette réunion, franchement, nous n'avons pas obtenu ce que nous aurions aimé obtenir. Mais nous ne renonçons jamais car la cause de la paix au Burundi est trop importante", a-t-elle ajouté.

"Je suis ici pour garantir qu'il n'y aura jamais de génocide au Burundi", a assuré pour sa part aux diplomates le président burundais.

C'est la deuxième visite des quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité au Burundi en moins d'un an.

Jeudi, le groupe rebelle FOREBU a annoncé que le général Godefroid Niyombaré, ancien chef des services de renseignement, s'était placé à sa tête. Les insurgés ont salué la médiation internationale mais ont aussi appelé la population à les soutenir dans leur lutte contre Pierre Nkurunziza.

L'Union africaine (UA) s'est dite prête le mois dernier à envoyer 5.000 soldats de la paix pour protéger les civils au Burundi mais le président Nkurunziza a rejeté cette proposition.

Depuis avril dernier, les violences ont fait au moins 439 morts et ont conduit 232.000 personnes à l'exil.

Elles ont éclaté quand Pierre Nkurunziza a annoncé son intention de briguer un troisième mandat, qu'il a remporté lors de l'élection du mois de juillet dernier. (Michelle Nichols, Guy Kerivel pour le service français)