LIMA, 23 avril (Reuters) - L'ancien président péruvien Alejandro Toledo est retourné dimanche au Pérou depuis les Etats-Unis, devenant le troisième ancien chef de l'Etat à être incarcéré alors que le pays cherche a tourné la page d'années de corruption de ses dirigeants.

Alejandro Toledo, âgé de 77 ans, a été condamné à purger une peine de détention provisoire de 18 mois dans un poste de police située dans la banlieue de la capitale Lima, selon un communiqué officiel.

Les anciens présidents Alberto Fujimori et Pedro Castillo sont détenus dans le même poste de police.

Invoquant des raison de santé, l'avocat d'Alejandro Toledo a déclaré à la presse qu'il demanderait que l'ancien président soit assigné à résidence.

A la tête du Pérou de 2001 à 2006, Alejandro Toledo s'était rendu vendredi à un tribunal américain en vue de son extradition. Il est arrivé dimanche matin à l'aéroport de Lima.

Les autorités péruviennes accusent Alejandro Toledo d'avoir reçu 35 millions de dollars de pots-de-vin de la part de l'entreprise de construction brésilienne Odebrecht en échange de l'obtention de la construction de l'autoroute Interoceanica Sur.

Il nie les accusations de corruption formulées par les procureurs, qui l'accusent notamment de blanchiment d'argent et de collusion. Les procureurs ont requis une peine de 20 ans de prison.

Le processus d'extradition avait débuté en 2018. Alejandro Toledo avait été déclaré fugitif dans son pays l'année précédente après s'être rendu aux États-Unis alors que des enquêtes sur de présumés faits de corruption le visaient. (Reportage Marco Aquino, version française Matthieu Protard)