RABAT, 17 février (Reuters) - Un tribunal militaire marocain a condamné dimanche à des peines de prison 24 personnes accusées d'avoir tué des membres des forces de sécurité en 2010 au Sahara occidental, rapporte l'agence de presse marocaine MAP.

Huit des accusés ont été condamnés à la prison à vie, quatre à 30 ans de détention, huit à 25 ans, deux à 20 ans et deux à deux ans. Ces deux derniers ont déjà purgé leur peine en détention préventive.

Un autre accusé jugé par contumace a été condamné à la prison à vie.

Treize personnes - dix membres des services de sécurité, un pompier et deux civils - avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées le 8 novembre 2010 quand les autorités avaient lancé une opération de démantèlement d'un camp où vivaient des milliers de Sahraouis, les habitants du Sahara occidental.

Ce camp de Geidim Izik, près de la grande ville du Sahara occidental, Laâyoune, avait été établi pour protester contre le chômage et la politique du gouvernement marocain.

Un avocat de la défense, Mohamed Fadel Al Laïli, a déclaré à Reuters qu'il allait déposer un pourvoi en cassation. Il a précisé que le tribunal militaire avait refusé qu'une équipe médicale examine les accusés, dont certains disent avoir été torturés en détention.

Le Maroc a annexé en 1975 le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, où s'est développé un mouvement indépendantiste mené par le Front Polisario, appuyé par l'Algérie. Un cessez-le-feu a été conclu en 1991 sous l'égide des Nations unies. (Aziz El Yaakoubi, Guy Kerivel pour le service français)