(Actualisé avec citations)

par Toby Sterling

AMSTERDAM, 12 février (Reuters) - Geert Wilders, leader du Parti de la liberté (extrême droite), a affirmé dimanche que les autres dirigeants politiques vont rapidement oublier la promesse qu'ils ont faite de ne pas collaborer avec sa formation après les élections générales du 15 mars aux Pays-Bas.

Wilders estime que l'Europe se prépare à "un printemps patriotique" qui, selon lui, verra le triomphe des partis populistes dans son pays et lors de l'élection présidentielle en France après le vote en faveur du Brexit en Grande-Bretagne et l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.

Selon les enquêtes d'opinion, le Parti de la liberté est donné en tête du scrutin devant les conservateurs du VVD du Premier ministre Mark Rutte.

Les conservateurs et les autres formations politiques néerlandaises ont annoncé qu'ils n'engageraient pas de négociations avec l'extrême droite.

Wilders demande dans son programme une interdiction des mosquées et du Coran ainsi qu'une sortie de l'Union européenne.

Lors de sa première grande intervention télévisée de campagne dimanche, le dirigeant nationaliste a affirmé que les promesses faites par les autres formations seraient vite oubliées une fois que son parti aurait obtenu une trentaine d'élus sur les 150 députés du parlement néerlandais.

"D'abord, ils n'auront pas le choix", a-t-il affirmé. "Vous ne pouvez pas tenir à l'écart deux millions et demi de personnes après une élection démocratique. Cela serait une très mauvaise idée".

Selon lui, les coalitions de gouvernement réunissant des partis de droite et de gauche pour le maintenir à l'écart du pouvoir ne fonctionneront pas et elles provoqueront une révolte populaire.

Ce genre de coalition serait "tellement instable que non seulement elle ne servirait pas le pays mais elle serait sur le cul d'ici un an, pour dire les choses crûment", a-t-il ajouté.

En réponse, Mark Rutte a publié un message sur son compte personnel Twitter pour la première fois depuis cinq ans. "Zéro pour cent de chance, Geert. Zéro pour cent. Cela ne se produira pas".

Le VVD a indiqué que cette déclaration de Rutte correspondait à la position personnelle du Premier ministre ainsi qu'à celle du parti.

Wilders, qui fait un usage intensif du réseau social, a aussitôt répliqué. "Ce sont les électeurs qui dirigent le pays Mark. A 100%. Et personne aux Pays-Bas ne vous croit".

Un sondage publié dimanche montre que le Parti de la liberté obtiendrait 30 sièges au parlement, soit deux de moins que lors d'une précédente enquête devant le VVD, 24 députés.

Wilders, qui affirme être un fervent admirateur de Donald Trump, a fréquemment comparé le Coran à "Mein Kampf" d'Adolf Hitler.

Il a été condamné en décembre pour insultes contre des Marocains et incitation à la discrimination. Il a fait appel de la condamnation.

(Pierre Sérisier pour le service français)