Dans leur "déclaration de Berlin" adoptée à l'occasion du cinquantième anniversaire du traité de l'Elysée qui a scellé la réconciliation franco-allemande, les deux pays se disent également prêts à réfléchir en commun à des mesures conjointes susceptibles de doper leur compétitivité économique.

"Alors que l'Europe fait face à une crise qui frappe durement les Européens, nous sommes déterminés à développer encore la coopération franco-allemande et à la mettre au service de l'approfondissement de l'Union économique et monétaire afin que l'Europe surmonte les difficultés et nous permette de sortir de la crise plus forts", peut-on y lire.

La France et l'Allemagne "prendront des initiatives ambitieuses pour définir les étapes de cet approfondissement et établir les politiques, les instruments et le cadre institutionnel démocratique nécessaire à sa réalisation".

Paris et Berlin annoncent le dépôt d'une contribution commune en mai prochain pour préparer les décisions du Conseil européen de juin.

"Ce que nous souhaitons avant tout, c'est renforcer la coopération économique", a dit Angela Merkel lors d'une conférence de presse commune avec François Hollande.

"Ça ne demande pas des moyens ou des ressources supplémentaires, ça demande surtout un état d'esprit", a expliqué le président français.

Les deux dirigeants entendent également prendre des "initiatives communes pour renforcer la compétitivité de nos économies tout en assurant un haut niveau de protection sociale".

Ils invitent les représentants des employeurs, les syndicats et les représentants des salariés à créer un groupe de travail consultatif franco-allemand qui proposera des initiatives conjointes sur ce dossier.

"Nous leurs demandons de s'asseoir ensemble et eux aussi d'avancer des propositions", a dit Angela Merkel en saluant le "premier succès" obtenu sur ce dossier en France grâce à l'accord entre partenaires sociaux conclu le 11 janvier.

Les dirigeants français et allemand avaient commencé la journée par une rencontre avec des représentants français et allemands du monde de la culture à l'ambassade de France, dont le réalisateur allemand Wim Wenders ("Les Ailes du Désir").

"Je suis un enfant de cette amitié. Elle était beaucoup plus excitante quand j'étais jeune", a déclaré à des journalistes le plus français des cinéastes allemands. "Il y a un peu une certaine indifférence mais ça ne m'étonne pas après 50 ans de mariage", a-t-il ajouté.

Les deux dirigeants devaient s'adresser mardi après-midi à un millier de parlementaires des deux pays au Bundestag.

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse