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ISLAMABAD, 1er août (Reuters) - Les Etats-Unis espèrent mettre bientôt fin à leurs raids de drones contre des cibles islamistes au Pakistan, a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat américain John Kerry en visite à Islamabad.

Les autorités d'Islamabad dénoncent ces attaques comme une atteinte à la souveraineté du Pakistan et les relations entre les deux pays se sont tendues ces dernières années à ce sujet.

"Je pense que ce programme (d'attaques menées par des drones) va s'achever parce que nous avons éliminé la majeure partie de la menace", a dit John Kerry dans une interview à la télévision pakistanaise. "Le président (Barack Obama) a établi un calendrier et nous espérons que cela se fera très, très prochainement", a-t-il ajouté.

Les raids de drones visent des zones montagneuses à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan, notamment dans le Nord-Waziristan, de véritables "sanctuaires" pour les groupes armés islamistes liés aux taliban ou à Al Qaïda.

Plusieurs "bavures" qui ont coûté la vie à des civils et à des militaires pakistanais ont suscité la colère de la population et des autorités.

Le secrétaire d'Etat américain et les responsables pakistanais se sont mis d'accord pour relancer leurs pourparlers stratégiques, mis à mal après une attaque de l'Otan qui avait tué 24 soldats pakistanais en 2011.

John Kerry, arrivé mercredi au Pakistan pour une visite inopinée, a rencontré jeudi le Premier ministre Nawaz Sharif et l'a invité à se rendre aux Etats-Unis pour des entretiens avec Barack Obama.

On ignore si au cours de leur entretien Nawaz Sharif a directement demandé à John Kerry la fin des attaques de drones.

Mais lors d'une conférence de presse avec Kerry, Sartaj Aziz, conseiller de Sharif pour les affaires étrangères, a souligné que le Pakistan exigeait bien l'arrêt pur et simple de ces raids "nuisibles à nos relations".

"Ce qui est important aujourd'hui, c'est la détermination avec laquelle les Etats-Unis et le Pakistan comptent amener leurs relations à une collaboration totale, comme elle doit l'être", a déclaré pour sa part John Kerry. (Lesley Wroughton, Clémence Apetogbor et Guy Kerivel pour le service français)