(.)

JÉRUSALEM, 17 février (Reuters) - Israël a envoyé des négociateurs au Caire à la demande du président américain, mais les pourparlers ont tourné court en raison des demandes "illusoires" du Hamas, a déclaré samedi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le dirigeant israélien a également déclaré que son pays ne céderait pas aux « diktats internationaux » sur un accord relatif à la création d'un État palestinien, qui ne pourrait selon lui être conclu que via des négociations directes, sans conditions préalables.

Les pourparlers menés sous médiation égyptienne et qatarie pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et obtenir la libération de plus de 100 otages israéliens détenus dans le territoire dirigé par le Hamas n’ont pas abouti. Une salve de négociations s'est achevée mardi au Caire.

Interrogé par la presse samedi sur les raisons pour lesquelles les négociateurs israéliens ne sont pas revenus à la table des négociations, Netanyahu a répondu : "Nous n'avons rien obtenu à part des demandes illusoires du Hamas".

Ces demandes, a-t-il dit, incluent la fin de la guerre et le maintien du Hamas dans son état actuel, la libération de « milliers de meurtriers » des prisons israéliennes et des demandes concernant un lieu sacré de Jérusalem, connu sous le nom de Mont du Temple dans le judaïsme et de Noble Sanctuaire dans l'Islam. .

Selon son récit, les représentants israéliens au Caire « se sont assis et ont écouté et il n’y a eu aucun changement. Je voulais dire pas un millimètre – mais il n’y a pas eu un nanomètre de changement ».

Benjamin Netanyahu a ajouté qu'il n'y avait aucune raison de revenir discuter à moins de constater un "changement".

La guerre a commencé lorsque le Hamas, soutenu par l'Iran, a envoyé des combattants en Israël le 7 octobre, tuant 1.200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 253 otages, selon les décomptes israéliens.

L'offensive aérienne et terrestre d'Israël a depuis dévasté une grande partie de Gaza, tuant 28.775 personnes, essentiellement des civils, selon les autorités sanitaires palestiniennes, et forçant la quasi-totalité de ses plus de deux millions d'habitants à quitter leurs foyers.

Concernant l'éventuelle « reconnaissance unilatérale » d'un Etat palestinien, Netanyahu a déclaré qu'il ne pouvait y avoir de « plus grande récompense pour le terrorisme ».

"Israël, sous ma direction, continuera à s'opposer fermement à la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien", a-t-il dit. "Un accord ne peut être conclu que par le biais de négociations directes entre les parties, sans conditions préalables".

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, reproche à Israël le manque de progrès vers un accord de cessez-le-feu à Gaza, écrit le groupe dans un communiqué publié samedi.

Selon Haniyeh, le Hamas réclame la cessation complète des hostilités, le retrait israélien de Gaza et la « levée du siège injuste », ainsi que la libération des prisonniers palestiniens purgeant de longues peines dans les prisons israéliennes.

(Reportage d'Ari Rabinovitch; Version française ELizabeth Pineau)