BOGOTA/QUITO, 8 février (Reuters) - Les rebelles marxistes de l'Armée de libération nationale (ELN) ont entamé mardi des négociations de paix avec le gouvernement colombien pour mettre fin à un conflit qui a fait des centaines de milliers de morts en 50 ans.

L'ELN, deuxième plus important groupe armé du pays, espère parvenir à un accord similaire à celui qui a été conclu l'an dernier entre Bogota et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), permettant aux anciens rebelles de constituer un parti politique après avoir déposé les armes.

Fort d'environ 2.000 combattants, le mouvement de guérilla est classé sur la liste des organisations terroristes par les Etats-Unis et l'Union européenne en raison des attentats et enlèvements auxquels il a eu recours pendant cinq décennies pour se financer et faire pression sur le gouvernement.

Les pourparlers de paix, hébergés par l'Equateur, devaient débuter en novembre mais le président colombien avait posé comme condition préalable la libération par l'ELN d'un homme politique enlevé il y a dix mois. Odin Sanchez, 62 ans, a été remis jeudi dernier à une délégation du Comité international de la Croix-Rouge.

Les deux camps ont promis de mener les négociations le plus rapidement possible pour pouvoir refermer la page douloureuse du conflit, qui a également fait des millions de déplacés.

"La paix est pour tous les Colombiens. C'est la paix pour la région et une lueur d'espoir pour l'humanité", a déclaré Juan Camillo Restrepo, le négociateur en chef du gouvernement. "Les nouvelles générations, les victimes du conflit et le monde entier attendent de nous de la sagesse."

Le négociateur de l'ELN, Pablo Beltran, s'est de son côté dit attaché à trouver une "solution politique" à son arrivée à Quito, la capitale de l'Equateur.

Le président colombien Juan Manuel Santos s'est vu décerner le prix Nobel de la paix après l'accord avec les Farc mais il a subi de vives critiques dans son pays en raison de l'amnistie accordée aux anciens rebelles.

(Helen Murphy à Bogota et Alexandra Valencia à Quito; Tangi Salaün pour le service français) )