ANKARA, 30 mai (Reuters) - Un conseiller du président turc a déclaré à un homologue américain que la Turquie souhaitait des "mesures concrètes" concernant l'existence de ce qu'elle qualifie d'"organisations terroristes" en Finlande et en Suède avant d'examiner leurs candidatures à l'Otan, a indiqué la présidence turque.

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et Ibrahim Kalin, principal conseiller en politique étrangère du président Tayyip Erdogan, se sont entretenus lundi pour discuter des candidatures à l'Otan et de la guerre en Ukraine.

La Suède et la Finlande ont officiellement soumis la semaine dernière une demande d'adhésion à l'Alliance atlantique à la suite de l'offensive militaire de la Russie en Ukraine. Cette demande a été accueillie favorablement par les États-Unis et la plupart des pays européens.

La Turquie a en revanche exprimé son opposition en reprochant à ces deux pays d'accueillir sur leur territoire des personnes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elle considère comme une organisation terroriste, et des partisans de Fethullah Gülen, qu'elle accuse d'avoir organisé une tentative de coup d'Etat en 2016.

Les 30 États membres de l'Otan doivent donner leur accord pour l'adhésion d'un nouveau pays et lui faire bénéficier ainsi de garanties en matière de sécurité collective.

Dans un communiqué, la présidence turque a déclaré que Kalin avait dit à Sullivan lors d'un appel téléphonique que les nations souhaitant rejoindre l'Otan devaient "prendre à leur compte les valeurs et les principes de l'alliance en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme."

"Il a été souligné qu'il est impératif que la Suède et la Finlande prennent des mesures concrètes concernant les organisations terroristes qui menacent la sécurité nationale de la Turquie", ajoute-t-elle. (Orhan Coskun et Tuvan Gumrukcu; version française Nicolas Delame)