Brasilia (awp/afp) - Le géant de la construction Odebrecht a accepté de verser 2,7 milliards de reals (691,1 millions de francs suisses) à l'Etat brésilien pour son implication dans un scandale de pots-de-vin aux vastes conséquences politiques, en vertu d'un accord avec le parquet général signé lundi.

Cette somme fait partie des 2,6 milliards de dollars que le groupe brésilien s'était engagé à payer aux Etats-Unis, à la Suisse et au Brésil.

Odebrecht bénéficie d'une procédure dite de clémence et disposera de 22 ans pour verser les 2,7 milliards de reales, un montant qui regroupe des réparations pour des pots-de-vin à quelque 150 fonctionnaires, les gains tirés de contrats irréguliers ainsi que des amendes, a annoncé le parquet général lundi lors d'une conférence de presse à Brasilia.

La procureure générale Grace Mendonça a précisé qu'Odebrecht avait commencé à payer cette semaine.

À son apogée, Odebrecht était le symbole d'un Brésil conquérant, avec des réalisations dans le monde entier, comme l'aéroport Simon Bolivar à Caracas ou l'autoroute Grand Parkway au Texas. Au Brésil, le groupe s'est adjugé des chantiers emblématiques comme la rénovation du stade mythique Maracana à Rio.

Tout a basculé en juin 2015 quand son directeur exécutif Marcelo Odebrecht a été arrêté dans le cadre de l'opération "Lavage express", une enquête tentaculaire qui a révélé un réseau de versement de dessous de table pour le gain de marchés publics.

Des dizaines d'hommes politiques ont été éclaboussés par le scandale, y compris le président Michel Temer et l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), qui purge actuellement une peine de 12 ans et un mois de prison pour son implication dans le scandale de corruption Petrobras.

Les révélations d'Odebrecht ont aussi ébranlé jusqu'au sommet du pouvoir dans d'autres pays d'Amérique Latine, notamment au Pérou et en Equateur.

afp/al