PARIS, 20 septembre (Reuters) - Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a souhaité jeudi que l'analyse d'une étude suggérant la dangerosité de la consommation de maïs OGM soit réalisée le plus vite possible pour savoir s'il fallait demander son interdiction.

Cette étude, menée sur un échantillon significatif de 200 rats à l'université de Caen, suggère que la consommation de maïs OGM de la firme Monsanto provoque des effets dommageables pour la santé, comme des tumeurs mammaires et des troubles organiques des reins et du foie. (voir )

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été saisie par le gouvernement. Son avis est attendu dans trois mois environ.

"J'espère que ça va aller le plus vite possible parce que si cette étude est confirmée, il y a matière à prendre des décisions de première importante et en particulier à l'échelle européenne", a dit Stéphane Le Foll sur Canal+.

"Si cette étude est validée, nous demanderons l'arrêt des importations de ce type de produits" et la révision des procédures d'homologation en Europe, a-t-il ajouté.

Le maïs OGM NK603 est autorisé à l'importation en France et en Europe, où il est notamment utilisé dans l'alimentation du bétail.

Le Haut conseil des biotechnologies (HCB) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) ont également été saisis.

Monsanto avait déjà estimé que les expériences menées par les chercheurs français avaient abouti à "des conclusions non fondées" et qu'aucune preuve n'avait été apportée de leur dangerosité sur la santé de l'animal ou de l'homme.

La filiale française de Monsanto a dit à Reuters prendre très au sérieux toute nouvelle étude concernant ses semences mais ne pas souhaiter réagir sur le fond dans l'immédiat. (Jean-Baptiste Vey, édité par Julien Dury)