PARIS, 10 septembre (Reuters) - La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne vont consulter leurs partenaires internationaux sur la manière de répondre à la poursuite de l'escalade nucléaire de l'Iran, qui "met en péril les perspectives de rétablir" l'accord de Vienne, déclarent les trois pays dans une déclaration conjointe publiée samedi.

Les dernières exigences posées par l'Iran pour revenir au respect de ses engagements au titre du Plan d'action global commun (PAGC) "soulèvent des doutes sérieux quant aux intentions de Téhéran et à sa détermination à aboutir à un résultat favorable" sur l'accord, déclarent les porte-parole des ministères des Affaires étrangères des trois puissances européennes signataires du pacte.

"Alors que nous nous rapprochions d'un accord, l'Iran a rouvert des questions distinctes, liées à ses obligations internationales juridiquement contraignantes en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et de son accord de garanties au titre du TNP conclu avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", déplorent-ils.

A quelques jours d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, les trois pays (réunis sous le nom d'E3) estiment que "la position de l'Iran est incompatible avec ses obligations juridiquement contraignantes".

Les Européens regrettent que l'Iran n'ait pas choisi de "mettre à profit (l')opportunité diplomatique décisive" que constituaient selon eux les propositions additionelles présentées au début du mois d'août par l'Union européenne.

Le PAGC (JCPoA en anglais), signé à Vienne en 2015, a volé en éclats depuis que l'ancien président américain Donald Trump a soustrait les Etats-Unis de l'accord en 2018 et rétabli de lourdes sanctions contre l'Iran.

Téhéran s'est depuis lors affranchi par étapes des termes de l'accord, notamment en matière d'enrichissement de l'uranium. Selon le dernier rapport trimestriel de l'AIEA, la République islamique a encore augmenté son stock d'uranium enrichi jusqu'à 60%, proche de la qualité militaire, et il en a désormais plus qu'il n'en faut pour se lancer dans la fabrication d'une bombe atomique s'il l'enrichissait un peu plus.

L'Iran, ont estimé samedi la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, "a continué de développer son programme nucléaire bien au-delà de toute justification civile plausible". (rédigé par Jean-Stéphane Brosse)