(Actualisé, Capriles refuse de rencontrer Maduro)

CARACAS, 24 février (Reuters) - Des manifestants vénézuéliens hostiles au président Nicolas Maduro ont érigé des barricades lundi à Caracas, malgré les appels au calme d'une partie de l'opposition après deux semaines de manifestations qui ont coûté la vie à 13 personnes.

La circulation était très ralentie dans la capitale et de nombreux habitants sont restés chez eux, au lendemain d'un appel du chef de file de l'opposition, Henrique Capriles, qui a demandé aux manifestants d'éviter la violence.

Le gouvernement socialiste a invité Capriles, gouverneur de l'Etat de Miranda, et d'autres dirigeants locaux à une réunion destinée à faciliter le dialogue entre les deux camps et mettre fin aux troubles les plus importants depuis l'élection de Nicolas Maduro comme successeur de Hugo Chavez, en avril 2013.

Henrique Capriles, qui demande la libération d'une dizaine de personnes dont le chef de file de la contestation Leopoldo Lopez, incarcéré dans une prison militaire la semaine dernière, ainsi que le désarmement de groupes favorables au gouvernement, a rejeté cette invitation.

"C'est un gouvernement à l'agonie (...) Je n'ai pas l'intention d'être comme l'orchestre sur le Titanic", a-t-il dit aux journalistes. "(Le palais présidentiel de) Miraflores n'est pas l'endroit pour parler de paix, c'est le centre névralgique des opérations contre les droits de l'homme."

"Après tant de mensonges et d'insultes, nous sommes en train de mener des consultations au niveau local à propos de notre participation", avait-il auparavant précisé sur Twitter, qualifiant Nicolas Maduro de "grave erreur dans l'histoire du Venezuela".

Les étudiants à la pointe de la contestation réclament quant à eux la démission du chef de l'Etat.

Nicolas Maduro a qualifié les manifestations d'actes de terrorisme commis par des "fascistes" cherchant à ourdir un coup de force comparable à celui qui avait fait chuter pendant quelques jours Hugo Chavez en 2002.

"S'il y a une chose que ces manifestations violentes ont réussie, c'est d'unir le 'chavisme'", a déclaré dimanche soir le chef de l'Etat.

Jose Vielma, le gouverneur de Tachira, un Etat fortement touché par la contestation, a critiqué l'attitude du gouvernement, alors qu'il est lui-même membre du Parti socialiste (PSUV) de Maduro.

"C'est une question de paix : tous ceux qui sont en prison pour des raisons politiques devraient être renvoyés chez eux", a-t-il dit, alors que les avis discordants sont très rares au sein du PSUV. (Brian Ellsworth et Andrew Cawthorne; Eric Faye, Julien Dury et Guy Kerivel pour le service français)