À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,42% à 4.847,53 points. Le Footsie britannique a cédé 0,99% et le Dax allemand 0,41%.

L'indice EuroStoxx 50 abandonne 0,39%, le FTSEurofirst 300 0,54% et le Stoxx 600 0,36%.

La Chine a fait état lundi pour 2018 d'une croissance au plus bas depuis près de 30 ans et le même jour le Fonds monétaire international a revu une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance mondiale.

"La crainte d'un ralentissement économique mondial ne quitte pas l'esprit des traders", constate David Madden (CMC Markets UK).

Par ailleurs, le quotidien La Repubblica croit savoir que la Commission européenne s'apprête à réduire de moitié sa prévision de croissance de l'Italie cette année.

Et cela sur fond de tensions politiques entre Rome et Paris, les deux capitales échangeant à nouveau des amabilités, cette fois-ci sur le rôle joué par la France en Afrique, en particulier en Libye.

L'hypothèque du Brexit continue elle aussi de peser sur le climat général.

La Première ministre britannique, Theresa May, a dit qu'elle tenterait de sortir de l'impasse en s'efforçant d'obtenir de nouvelles concessions de l'Union européenne (UE) tout en refusant une sortir de l'UE sans accord, tandis que l'opposition travailliste a déposé un amendement qui contraindrait le gouvernement à laisser aux élus le temps d'examiner plusieurs options sur le Brexit, y compris celle d'un second référendum.

Quant au dossier des relations entre Washington et Pékin, il risque de s'alourdir encore un peu plus dans la mesure où les Etats-Unis ont informé les autorités canadiennes qu'ils allaient formuler une demande officielle d'extradition de Meng Wanzhou, la directrice financière de l'équipementier télécoms Huawei.

Ces événements d'ordre macroéconomique ou géopolitique prennent d'autant plus d'importance que l'avalanche des résultats trimestriels s'est déclenchée aux Etats-Unis et qu'elle ne saurait tarder en Europe.

VALEURS

IG Group est resté lanterne rouge de l'indice Stoxx 600 toute la journée, aggravant ses pertes pour céder 9,5% en clôture après l'annonce d'une baisse de son bénéfice semestriel.

Derrière lui, Telecom Italia (-6,24%) a souffert de l'incertitude créée par le fait que l'AGCOM, l'autorité italienne des télécommunications, a invalidé son projet de scission de son réseau fixe.

A l'inverse, le secteur aérien a tiré parti, au-delà du point sur l'activité jugé rassurant d'EasyJet (+6,3%) - plus forte hausse du Stoxx 600 - d'une note sectorielle de Morgan Stanley qui a relevé sa recommandation à "pondération en ligne" sur Air France-KLM (+4,7%) et sur Lufthansa (+1,43%).

A Paris, BNP Paribas (-1,86%), Société Générale (-1,61%) et Crédit Agricole (-1,54%) figurent parmi les plus fortes baisses du CAC 40, emportées par la banque suisse UBS, qui laisse 3,17% après une performance au quatrième trimestre inférieure aux attentes..

A WALL STREET

A la clôture des places européennes, Wall Street était dans le rouge, affectée elle aussi par les prévisions économiques moroses du FMI qui ont d'autant plus de poids qu'elles tombent alors même que la saison des résultats trimestriels bat son plein.

Les analystes ont d'ores et déjà abaissé leur prévision de hausse des bénéfices des sociétés de l'indice S&P-500 à 14,2% au lieu de 20,1% attendus le 1er octobre, selon des données d'IBES Refinitiv.

Les 11 grands indices sectoriels S&P sont tous en recul et en premier lieu ceux de l'énergie (-1,80%) et de l'industrie (-1,44%).

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, l'indice ZEW du sentiment des investisseurs allemands a progressé en janvier pour le troisième mois consécutif, suggérant une lente amélioration des perspectives de la première économie européenne en dépit de la persistance de nombreux risques à l'international.

Les salaires des Britanniques ont enregistré leur plus forte augmentation depuis plus de dix ans et l'emploi a progressé plus qu'attendu sur les trois mois à fin novembre, confirmant le dynamisme du marché du travail en dépit des signes de ralentissement économique à l'approche du Brexit.

Aux Etats-Unis, les ventes de logements anciens ont subi en décembre une baisse plus marquée qu'attendu pour tomber à leur plus bas niveau depuis trois ans, confirmant un ralentissement du marché immobilier.

CHANGES

L'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, s'est retourné à la baisse en réaction à la statistique des reventes de logements.

Le recul de cet indice, qui avait atteint en début de journée son plus haut niveau depuis le 4 janvier grâce son statut de devise refuge, est toutefois limité à 0,06%, à 96,283.

La livre sterling a accru ses gains en réaction aux statistiques mensuelles de l'emploi au Royaume-Uni, qui montrent que les hausses de salaires ont atteint en Grande-Bretagne un nouveau plus haut de 10 ans sur les trois mois à fin novembre, avec une augmentation de l'emploi bien plus forte que prévu.

En fin de séance, la devise britannique s'appréciait de 0,56% à 1,2964 dollar.

TAUX

Les nouveaux remous boursiers ont logiquement profité au marché obligataire. En Europe, ce sont surtout les titres des pays "périphériques" de la région qui en ont profité.

Le rendement à 10 ans espagnol est ainsi tombé à un plus bas de six mois grâce à une adjudication, faite via un syndicat bancaire, qui a généré une demande record. Le rendement a perdu 3,1 points de base à 1,342%, après être tombé à 1,338%.

Dans son sillage, le 10 ans portugais a lâché deux points de base à 1,598% après un creux de 1,576%, au plus bas depuis mars 2015.

Le 10 ans allemand a cédé 1,9 point de base, à 0,241%. Il avait inscrit vendredi un pic d'un mois à 0,28%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à 10 ans perd 3,2 points de base à 2,75%, pénalisé par la statistique des reventes de logements.

PÉTROLE

La contre-performance des actions et la perspective d'un ralentissement économique, en Chine notamment, pénalisent le marché pétrolier, sur lequel les craintes d'un engorgement ne se sont en outre pas dissipées en dépit des mesures de réduction de la production de l'Opep et de ses alliés en oeuvre depuis le début de l'année.

Le WTI texan et le Brent perdent autour de 3%.

(Édité par Marc Angrand)