WASHINGTON, 2 août (Reuters) - Donald Trump a minimisé jeudi l'importance de ce qui semble être le troisième tir de missiles de la Corée du Nord en à peine plus d'une semaine, soulignant que ces missiles étaient de courte portée et "très standards", et le président américain s'est dit toujours disposé à poursuivre les négociations avec Pyongyang.

L'armée sud-coréenne a rapporté que des "projectiles" non identifiés et de courte portée ont été tirés dans la nuit de jeudi à vendredi depuis la côte est de la Corée du Nord, et en direction de l'est, vers la mer du Japon.

Le ministère japonais de la Défense a déclaré qu'aucun missile n'avait atteint le Japon ou sa zone économique exclusive et qu'aucun danger pour sa sécurité nationale n'avait été constaté dans l'immédiat.

Un représentant américain a déclaré que les services du renseignement américain ont détecté le tir d'un voire plusieurs projectiles, précisant que ceux-ci ne présentaient pas de menace pour l'Amérique du Nord.

Selon les premiers éléments recueillis par le renseignement américain, ont dit deux responsables, il s'agirait d'essais similaires aux tirs de missiles à courte portée effectués par la Corée du Nord les 25 et 31 juillet.

Donald Trump, qui espère parvenir à relancer les discussions avec Pyongyang sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, a minimisé les essais nord-coréens effectués au cours des huit derniers jours.

Interrogé à la Maison blanche avant de se rendre dans l'Ohio pour un meeting de campagne, le président américain a déclaré que ces tirs ne violaient pas les promesses que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un lui avaient faites.

"C'est sous contrôle, vraiment sous contrôle", a-t-il dit aux journalistes.

Il s'agit de "missiles à courte portée", a poursuivi Trump. "Nous n'avons jamais conclu d'accord à ce propos. Je n'ai aucun problème avec ça. Nous verrons ce qui va se passer. Mais il s'agit de missiles à courte portée, ils sont très standards".

A la question de savoir s'il envisageait toujours de négocier avec Kim, Trump a répondu: "Oui, bien sûr (...) Nous n'avons pas parlé de ces missiles. Nous avons discuté du nucléaire (...) Un tas d'autres pays testent aussi ce genre de missiles" à courte portée.

"MISE EN GARDE"

Lors de leur rencontre à la frontière démilitarisée entre les deux Corées le 30 juin dernier, Donald Trump et Kim Jong-un ont convenu de relancer les discussions sur la dénucléarisation de la péninsule.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a depuis lors fait part à plusieurs reprises de son espoir de voir les négocier avec Pyongyang reprendre sous peu. Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche, John Bolton, a cependant déclaré mercredi que les Etats-Unis attendaient toujours un retour de la Corée du Nord pour une reprise des réunions de travail.

Les pourparlers sont dans l'impasse depuis l'échec en février dernier du sommet de Hanoï, qui marquait la deuxième rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un.

Pyongyang a fait part dans le passé de son mécontentement à l'égard des exercices militaires conjoints prévus par la Corée du Sud et les Etats-Unis et déclaré qu'ils pouvaient nuire au dialogue. La presse officielle nord-coréenne a rapporté la semaine dernière que les tirs de missiles constituaient une "mise en garde" à ce propos.

Selon certains analystes, Pyongyang pourrait tenter d'obtenir des concessions de la part de Washington en profitant de l'apparente volonté de Donald Trump de sceller un accord avant l'élection présidentielle américaine de novembre 2020, pour disposer ainsi d'un succès majeur sur la scène internationale en vue de sa réélection.

Aux Nations unies, à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité jeudi, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne ont exhorté la Corée du Nord à s'engager dans de véritables pourparlers avec les Etats-Unis et ont souligné que les sanctions internationales devaient pleinement s'appliquer tant que Pyongyang n'aurait pas démantelé ses programmes nucléaires et balistiques. (Idrees Ali et Phil Stewart, avec Alexandra Alper et David Brunnstrom; Henri-Pierre André et Jean Terzian pour le service français)