PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes devraient poursuivre leur repli à l'ouverture jeudi, le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine n'ayant fait que conforter le scénario de remontée accélérée des taux d'intérêt.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,33% pour le Dax à Francfort et de 0,29% pour l'EuroStoxx 50 tandis que le FTSE 100 à Londres devrait débuter quasi inchangé. Quant au CAC 40 à Paris, il pourrait céder autour de 0,4% selon les premières indications disponibles.

Les "minutes" de la réunion de mars de la Fed reflètent une préoccupation croissante de ses dirigeants face à l'inflation et montre que seule la guerre en Ukraine les a empêchés d'annoncer une hausse de taux d'un demi-point le mois dernier. Elles précisent aussi qu'ils pourraient engager dès le mois prochain la réduction du bilan de la banque centrale, à un rythme qui pourrait approcher 100 milliards de dollars par mois.

"En bref, il y aura dans le courant de l'année plusieurs hausses de 50 points de base ainsi qu'une baisse plus rapide et plus importante qu'attendu du bilan de la Fed", résume John Plassard, analyste de Mirabaud Securities.

La politique monétaire américaine devrait donc continuer d'influencer la tendance boursière mais la séance sera aussi animée par la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE), à 13h30 GMT, et par les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse mercredi après la publication du compte rendu de la réunion de Fed, qui a fait reculer les valeurs technologiques et de croissance.

L'indice Dow Jones a cédé 0,42%, ou 144,67 points, à 34.496,51, le Standard & Poor's 500 a perdu 43,97 points, soit 0,97%, à 4.481,15 et le Nasdaq Composite a reculé de 315,35 points (-2,22%) à 13.888,82.

Le S&P des hautes technologies a abandonné 2,55%, celui de la consommation non-contrainte de 2,63%.

Les secteurs défensifs de la santé et de l'immobilier ont en revanche l'un comme l'autre progressé de 1,55%.

Dans les transactions hors séance après la clôture, HP gagnait près de 10% en réaction à l'annonce par Berkshire Hathaway, le groupe de Warren Buffett, d'une prise de participation d'environ 11,4%.

Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'ouverture une ouverture en baisse d'environ 0,4%.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei perd 1,55% à moins d'une heure de la clôture, au plus bas depuis trois semaines, les investisseurs japonais s'inquiétant tout à la fois de l'évolution de la politique américaine, de la guerre en Ukraine et de la situation sanitaire en Chine.

Sur les marchés chinois, le SSE Composite de Shanghai cède 1,25% et le CSI 300 1,15%, l'inquiétude suscitée par les derniers chiffres de l'épidémie de COVID-19 l'emportant sur l'espoir de nouvelles mesures de soutien monétaire et économique.

Selon Nomura, les 23 villes chinoises qui ont pris des mesures de confinement partiel ou total représentent 193 millions d'habitants et 22% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

À Séoul, Samsung Electronics (-0,58%) baisse moins que l'ensemble du marché (-1,24%) après la publication de résultats trimestriels provisoires supérieurs aux attentes.

CHANGES/TAUX

Le dollar marque une pause face aux autres grandes devises (-0,06%) après cinq séances consécutives de hausse qui l'ont porté à son plus haut niveau depuis près de deux ans.

L'euro remonte ainsi à 1,0908 dollar (+0,14%) contre 1,0863 au plus bas mercredi.

Les rendements des emprunts d'Etat américains reculent parallèlement après la forte progression des deux dernières séances, qui favorise des achats à bon compte. Celui des bons du Trésor à dix ans revient à 2,5865%, le deux ans à 2,4513%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier efface une partie de ses lourdes pertes de mercredi, qui l'ont fait tomber à son plus bas niveau depuis trois semaines après la décision des pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) de puiser 60 millions de barils dans leurs réserves, en plus de 180 millions de barils annoncés par les Etats-Unis, pour freiner la hausse des prix à la pompe.

Le Brent regagne 1,51% à 102,60 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,34% à 97,52 dollars.

Ils avaient perdu 5,22% et 5,62% respectivement mercredi.

(édité par Nicolas Delame)

par Marc Angrand