* Il participe à une réunion extraordinaire de l'UMP lundi

* Ses proches démentent tout retour en politique

* Trois Français sur cinq opposés à sa candidature (Actualisé avec Ségolène Royal §14-15)

PARIS, 7 juillet (Reuters) - Nicolas Sarkozy participe lundi à une réunion extraordinaire du bureau politique de l'UMP à Paris mais ses proches démentent tout retour officiel de l'ancien président dans la vie politique française.

Quatre jours après l'invalidation par le Conseil constitutionnel de ses comptes de campagne pour l'élection présidentielle de 2012, l'ancien chef de l'Etat sera présent au siège de l'UMP, avant tout pour essayer de "rassembler famille" et "essayer de la sauver", a déclaré le député-maire de Nice, Christian Estrosi.

"Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de retomber dans le bain qui consiste à faire de la politique politicienne", a-t-il souligné dimanche au cours du Grand Rendez-Vous Europe1/iTélé/Le Parisien. "Il n'a pas l'intention de retourner sur la scène politique, il n'a pas l'intention de se mêler des décisions qui toucheront au choix des élections municipales, européennes. Il ne se mêlera à rien de tout cela."

Nicolas Sarkozy "n'a absolument pas" envie de "revenir en chef de parti", a ajouté Christian Estrosi, "même s'il reste une autorité morale de l'UMP" que "personne ne peut contester".

Plus d'un an après son échec à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy reste le favori des sympathisants UMP pour le scrutin de 2017 avec 67% d'opinions favorables, loin devant François Fillon (13%), selon un sondage CSA publié vendredi.

"Nicolas Sarkozy n'a pas dit 'je reviens en politique', il a dit 'cette décision inédite (du Conseil constitutionnel) pose un problème pour ma famille politique et je suis avec elle à ce moment-là', ça n'est pas la même chose", a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet sur France 3 Ile-de France.

Dans les colonnes du Journal du Dimanche, la candidate de l'UMP à la mairie de Paris précise : "je ne sais pas du tout si Nicolas Sarkozy a envie d'être plus présent ces mois prochains".

"Mais je suis sûre d'une chose : ceux qui par l'accumulation de procédures voudraient le convaincre de renoncer à une éventuelle suite politique font une erreur psychologique assez profonde", estime l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy.

RESERVE

Le rejet des comptes de campagne de 2012, qui prive l'UMP de 11 millions d'euros de subventions publiques, a fait sortir de sa réserve l'ancien chef de l'Etat et l'a contraint à revoir son calendrier politique.

Nicolas Sarkozy, qui n'était sorti de son silence qu'en août 2012 pour critiquer "l'immobilisme" de François Hollande dans la crise syrienne et se défendre en mars après sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt, prévoyait de rester en retrait jusqu'en 2014.

Absent de la fête de la Violette organisée en Sologne samedi par la "Droite forte", premier courant de l'UMP, il était dans tous les esprits et au coeur des discussions ( ).

Pour Marine Le Pen, sa participation lundi au bureau extraordinaire de l'UMP, qui se tiendra à huis clos, est naturelle, la décision du Conseil constitutionnel le rendant "redevable de 11 millions d'euros pris en charge par son parti."

"Je n'ai pas à redouter son éventuel retour", estime la présidente du Front national dans un entretien à La Provence publié dimanche. "La montée la plus spectaculaire du Front national s'est enclenchée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il n'a pas représenté une gêne pour notre mouvement."

A gauche, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal a estimé que le bureau politique de l'UMP devait demander des comptes à Nicolas Sarkozy.

"J'espère au moins que le bureau de l'UMP va lui demander des comptes et pas seulement la commission nationale des comptes", a-t-elle dit dans l'émission BFM Politique. "Car enfin, il a mis son parti dans de très graves difficultés financières, il a des comptes à rendre, il doit s'expliquer."

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a démenti pour sa part tout sentiment de nostalgie des Français pour Nicolas Sarkozy.

"Chacun voit qu'il souhaite (revenir) et qu'il n'a d'ailleurs jamais vraiment coupé avec la politique", a-t-il déclaré au Parisien-Aujourd'hui en France. "Mais je ne crois pas qu'il y ait une nostalgie de Nicolas Sarkozy dans le pays. On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve."

Trois Français sur cinq (59%) ne souhaitent pas que Nicolas Sarkozy soit candidat à l'élection présidentielle de 2017, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche. (Marine Pennetier, édité par Guy Kerivel)