Intervenant sur le thème de l'avenir des territoires ruraux à Morée, petite bourgade du Loir-et-Cher, il a aussi exprimé le souhait que la Banque postale, qui ne distribue pas à ce jour de crédits aux entreprises, participe au financement des PME.

"Je vais être obligé de revoir les banques, parce que je suis inquiet de ce qui se passe en ce moment", a dit le chef de l'Etat.

"Je le dis très simplement, nous les avons sauvées, nous avons protégé votre épargne, mais je ne passerai pas d'un excès où on finançait n'importe quoi à une situation où on serre la vis à une entreprise qui a des besoins de trésorerie pour quelques milliers d'euros et on fait perdre des emplois; ce n'est pas acceptable", a-t-il ajouté.

"Je comprends parfaitement qu'on ne peut pas donner des crédits n'importe comment, à n'importe qui, bien sûr (...) mais là, il y a un problème de trésorerie pour les entreprises (qu'on) me signale partout sur le territoire et cela nous ne pouvons pas l'accepter", a-t-il encore déclaré.

D'après les chiffres publiés fin janvier par la Banque de France, les encours de crédit ont progressé dans l'Hexagone de 0,2% en 2009 à 1.864 milliards d'euros (+1,8% hors secteur financier). Un chiffre qui se révèle bien inférieur à l'objectif de 3% à 4% de croissance du crédit auquel les banques s'étaient engagées en contrepartie des aides reçues pendant la crise.

A eux seuls, les crédits de trésorerie aux entreprises ont reculé de 14% l'an dernier.

S'agissant de la Banque postale, Nicolas Sarkozy a dit souhaiter qu'elle complète sa gamme de produits financiers pour prêter "aux entrepreneurs et aux TPE (très petites entreprises), en particulier en zone rurale", où elle dispose d'une importante présence.

Pour le chef de l'Etat, la filiale de La Poste dispose de six milliards d'euros d'épargne réglementée qu'elle peut mobiliser au service des PME.

"Moi, je veux qu'il y en ait une partie pour les PME et les TPE de la ruralité", a-t-il indiqué.

"La Banque postale est très heureuse d'apporter sa contribution au développement économique local sous des formes à étudier et à préciser", a réagi une porte-parole de la filiale bancaire de La Poste.

Yann Le Guernigou, avec la contribution de Matthieu Protard, édité par Marc Angrand