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NEW YORK, 3 décembre (Reuters) - Le conducteur du train de banlieue qui a déraillé dimanche à New York, faisant quatre morts et onze blessés, a déclaré aux enquêteurs qu'il avait "relâché son attention" et qu'il se trouvait dans un état second peu avant l'accident, a-t-on appris mardi de source policière.

Une autre source a ajouté que William Rockefeller, 46 ans, semblait être en état de "somnolence" lorsque son train, qui roulait à 132 km/h au lieu des 48 km/h autorisés, a déraillé dans un virage.

L'examen des "boîtes noires" du train a montré que les freins du convoi de sept wagons n'ont été actionnés que cinq secondes avant l'accident.

Les analyses médicales auxquelles a dû se soumettre le conducteur ont montré qu'il n'avait pas bu et qu'il n'était pas sous l'emprise de la drogue lorsque l'accident s'est produit, a annoncé mardi Earl Weener, membre de l'organisme chargé de la sécurité des transports (National Transportation Safety Board, NTSB).

William Rockefeller a dit aux enquêteurs ne plus se souvenir avec précision de ce qui s'était passé mais a expliqué sa réaction tardive par le fait qu'il était sorti de son état d'engourdissement suffisamment tôt pour réaliser que le train allait trop vite, mais pas assez pour l'empêcher de sortir des rails.

A la question de savoir s'il s'était assoupi, un enquêteur a répondu: "Cela ressemble plus à une 'hypnose de l'autoroute'. Vous regardez droit devant vous, vous voyez défiler les rails l'un après l'autre et vous perdez le fil."

L'enquête du NTSB devrait durer plusieurs semaines, voire des mois.

Le président du syndicat des conducteurs de train a précisé que William Rockefeller était "très traumatisé par la perte de vies humaines et par les blessures causées aux passagers et aux membres du personnel roulant". (Mark Hosenball, Edith Honan et Chris Francescani; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)