La Banque mondiale a revu en baisse mardi soir ses prévisions de croissance mondiale pour l'année 2015, en raison d'une conjoncture morose dans la zone euro, au Japon et dans certains pays émergents, qui contre-balance l'effet positif de la baisse des cours du pétrole.

Les inquiétudes sur la croissance relèguent momentanément au second plan la perspective que la Banque centrale européenne (BCE) annonce un plan de rachats de dettes souveraines, encore appelé "assouplissement quantitatif" (ou QE) dès la semaine prochaine, qui a entraîné l'euro à son plus bas niveau en neuf ans.

Outre la glissade des cours du pétrole qui se prolonge, le cuivre, considéré comme un baromètre de la demande industrielle mondiale, a chuté de 6,2% mardi à 5.499 dollars/tonne, enfonçant plusieurs niveaux de soutien, ce qui a déclenché un fort courant de ventes automatiques "stop-loss".

À Paris, le CAC 40 perd 1,67% à 4.224,49 points vers 8h35 GMT. À Francfort, le Dax cède 1% et à Londres, le FTSE 1,53%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 1,37% et le FTSEurofirst 300 de 1,27%.

Tokyo et l'ensemble des marchés asiatiques ont également perdu du terrain, tout comme Wall Street la veille, pénalisée par les ressources de base et l'énergie, alors que débute une nouvelle saison de résultats trimestriels.

Après le producteur d'aluminium Alcoa, qui a donné le coup d'envoi de la saison des résultats,, les investisseurs attendent les résultats des banques JPMorgan Chase et Wells Fargo.

Le secteur des ressources de base pèse lourdement sur la tendance avec une chute de 5,5%, comme le secteur de l'énergie qui perd 2,3%.

Le groupe minier britannique Antofagasta accuse la plus forte baisse de l'indice paneuropéen large Stoxx 600, suivi de Glencore (-8,25%) et Anglo American (-7,2%). ArcelorMittal cède 5,1%, plus forte baisse du CAC 40 dont tous les composants sont dans le rouge, suivi d'EDF (-3,56%), GDF-Suez (-3,2%) et Total (-2,73%).

Ailleurs, l'explorateur de pétrole et de gaz britannique Premier Oil chute de 5,6% après avoir annoncé qu'il s'attendait à devoir passer une provision pour dépréciation de 300 millions de dollars sur certains de ses actifs au titre de 2014 en raison de la faiblesse des cours du pétrole.

Les investisseurs attendent les conclusions de l'avocat général de la Cour européenne de justice sur la légalité du programme d'opérations monétaires sur titres (OMT) annoncé en septembre 2012. La plus haute instance judiciaire de l'Union européenne donnera son interprétation des limites de l'action monétaire de la Banque centrale européenne au moment où les menaces de déflation en zone euro pourraient la pousser à annoncer dès la semaine prochaine un vaste programme d'achat de dettes souveraines de pays de la zone euro.

Le marché sera aussi attentif à une série d'indicateurs économiques, dont les ventes de détail aux Etats-Unis et la production industrielle en zone euro.

L'euro reprend un peu de terrain en matinée par rapport à ses plus bas de neuf ans autour des 1,18 dollar, tandis que le yen profite de son caractère de valeur refuge et s'échange à 116,77 pour un dollar.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent perd près de 2%, à 45,71 dollars, après avoir déjà touché ses plus bas niveaux en près de six ans la veille.

L'arbitrage entre les futures sur le brut léger américain et Brent est revenu brièvement à parité mardi, pour la première fois depuis octobre dernier.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)