De manière générale, Natixis considère qu'« à la différence des précédentes décisions, c'est le coeur de la zone euro qui a été impacté vendredi » par la dégradation collective. « Le point à souligner est que pour tous les pays de la zone euro, à l'exception de l'Allemagne, les notes de Standard&Poor's (S&P) ont été assorties d'une perspective négative, préalable à une possible dégradation à moyen terme. Au final, seule l'Allemagne a été épargnée ».



Malgré cela, « cet événement doit être relativisé. Il avait déjà été évoqué respectivement par les agences S&P et Moody's au début du mois de décembre. Contrairement aux rumeurs, la France est loin d'un risque avéré de faillite et ses conditions de financement restent tout à fait raisonnables. Le taux d'intérêt sur les obligations d'États à 10 ans oscille entre 3 et 3,5 %, ce qui reste historiquement à des niveaux très bas. Cette décision était largement anticipée sur les marchés ».

Autrement dit, « la dégradation annoncée par S&P et les explications sur les perspectives négatives mettent en lumière les interrogations sur la croissance française à un horizon de 3 à 4 ans et sur la façon dont les futurs gouvernements devront la relancer. L'annonce de S&P démontre la nécessité d'une plus grande transparence du scénario adopté par le gouvernement pour la France à l'horizon 2016. Les investisseurs seront davantage attentifs à la situation budgétaire française à moyen terme, obligeant ainsi le gouvernement à être plus vigilant dès maintenant ».