(Actualisé avec Porochenko et source américaine, § 3-4)

MOSCOU, 23 décembre (Reuters) - La décision américaine de fournir des armes à l'Ukraine est dangereuse car elle va inciter les autorités de Kiev à faire usage de la force dans l'est du pays, ont estimé samedi des responsables russes.

Le département d'Etat américain a annoncé vendredi que les Etats-Unis allaient octroyer à l'Ukraine "des capacités défensives avancées" alors que les combats se poursuivent avec les séparatistes pro-russes.

A Washington, on précise samedi de sources proches de l'administration fédérale qu'il s'agit notamment de missiles anti-char de type Javelin.

Dans un communiqué, le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré samedi que ces armes serviraient à protéger les soldats ukrainiens et les civils. L'accord conclu avec Washington, ajoute-t-il, est "un vaccin transatlantique contre le virus russe d'agression".

Fournir des armes, quelles qu'elles soient, revient à encourager ceux qui soutiennent en Ukraine le recours "au scénario de la force", a estimé en revanche le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigory Karassine cité par l'agence de presse Ria.

Franz Klintsevitch, membre de la Commission de sécurité du Conseil des Fédérations, la chambre haute du parlement russe, a jugé que ces fournitures d'armes vont être considérées par Kiev comme un soutien à leur action.

"En fait, les Américains poussent directement les forces ukrainiennes dans la guerre", a-t-il dit.

Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014, Ukrainiens et Russes sont dans une impasse dans le conflit qui persiste dans l'est de l'Ukraine. Au moins 10.000 personnes ont été tuées dans les combats depuis trois ans.

Kiev accuse Moscou de déployer des troupes et des armes lourdes dans cette région, ce que les Russes démentent.

Dans une déclaration commune, la France et l'Allemagne ont renouvelé samedi leur appel à un règlement "exclusivement pacifique" du conflit ukrainien face à "l'accroissement récent et inacceptable" des violations du cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine. (Andrey Ostroukh avec Chris Sanders et Idrees Ali à Washington; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)