(Actualisé avec le Medef)

PARIS, 16 janvier (Reuters) - Arnaud Montebourg a estimé jeudi possible de créer 1,8 million d'emplois grâce au "pacte de responsabilité" avec les entreprises annoncé par François Hollande et jugé insuffisant l'objectif d'un million avancé par le Medef.

"(Le président du Medef) M. Gattaz demande 100 milliards de baisse de charge contre un million d'emplois en cinq ans", a dit le ministre du Redressement productif lors de ses voeux à la presse. "Nous pensons que ce n'est pas assez."

"Pour ramener le taux de chômage à 7% d'ici 2018 (le niveau de l'Allemagne et des Etats-Unis) il faudrait créer 1,8 million d'emplois au cours des cinq prochaines années", a-t-il poursuivi. "Est-ce que nous pouvons, avec les propositions de baisse de charges faites par le président de la République, y arriver ? Nous le croyons."

François Hollande a annoncé mardi une nouvelle baisse du coût du travail avec des contreparties négociées avec les entreprises, dont "des objectifs chiffrés d'embauches, d'insertion des jeunes, de travail des seniors, de qualité de l'emploi, de formation". (voir )

Le Medef avait jugé possible de créer un million d'emplois en échange d'une baisse de 100 milliards d'euros des prélèvements sur les entreprises, moitié sur le coût du travail et moitié sur la fiscalité.

Pierre Gattaz a refusé mercredi "des engagements juridiques écrits" d'embauches et s'est interrogé sur l'ampleur des annonces de François Hollande, qui a annoncé de nouvelles baisses de charges de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros en plus des 20 milliards du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi). ( )

Dans un communiqué publié jeudi soir, l'organisation patronale déclare qu'elle "considère que la dynamique de création d'emplois attendue ne sera pas au rendez-vous si l'ambition globale n'est finalement que de 10 milliards d'euros d'allègement de charges sur les entreprises".

Elle invite en conséquence le chef de l'Etat "à fixer clairement l'ambition de la mobilisation attendue."

Arnaud Montebourg a critiqué les réticences du Medef à s'engager sur des objectifs précis en échange des nouveaux allègements. "Dans ce cas-là, il faut qu'il nous dise comment on fait pour convaincre les Français de faire des efforts supplémentaires et surhumains"', a-t-il encore dit.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a quant à lui estimé jeudi que le "pacte" permettrait de doper la croissance et l'emploi en France, en disant qu'il fallait le mettre en place très rapidement. ( )

Jean-Marc Ayrault rencontrera les syndicats et les organisations patronales le 27 janvier pour lancer les travaux du "pacte de responsabilité". ( ) (Yann Le Guernigou, édité par Jean-Baptiste Vey)