Milan (awp/afp) - La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS), la plus vieille du monde, a multiplié par douze son bénéfice net au premier semestre qui a atteint 619 millions d'euros (593 millions de francs suisses), sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt.

Ce résultat, publié vendredi, est supérieur au consensus des analystes de Factset qui tablaient sur 504 millions d'euros.

Au deuxième trimestre aussi, le bénéfice net a dépassé les attentes, s'établissant à 383 millions d'euros, confirmant ainsi le redressement de Monte dei Paschi, qui a été longtemps le maillon faible du secteur bancaire italien.

Les revenus ont grimpé de 19,2% à 1,85 milliard d'euros au premier semestre, un résultat là aussi supérieur aux attentes des analystes.

Le revenu net d'intérêts a bondi de 64,4% à 1,08 milliard d'euros, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés.

A l'inverse, les commissions ont baissé de 8,1% à 670 millions d'euros.

Monte dei Paschi avait bouclé en novembre 2022 une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros, visant à renforcer ses fonds propres et à financer son plan stratégique 2022-2026.

Grâce à cet apport de capitaux frais, le ratio de fonds propres CET1, qui mesure la solidité financière de la banque, avait augmenté à 15,6% fin décembre, avant de remonter encore à 15,9% fin juin.

Le stock de créances douteuses brutes a continué à baisser au premier semestre, s'établissant à 3,2 milliards d'euros.

Les coûts opérationnels ont reculé de 14,9% à 913,8 millions d'euros, grâce notamment aux économies sur les frais de personnel.

Plus de 4.000 salariés ont quitté la banque de Sienne en décembre 2022, soit 20% de ses effectifs, dans le cadre de départs volontaires qui devraient générer des économies de plus de 300 millions d'euros dès cette année.

Le ratio coûts-revenus a baissé à 49,4%, contre 69% un an auparavant, permettant ainsi à la banque de dépasser déjà son objectif prévu à l'origine pour 2026.

Au bord d'une faillite retentissante, MPS avait dû être renflouée en 2017, à hauteur de 5,4 milliards d'euros, par l'État italien qui en est devenu le principal actionnaire, avec une part de 64%.

Prochaine étape, la banque devrait repartir à la recherche d'un repreneur, permettant à Rome de se défaire de sa part d'ici 2024 afin de satisfaire les exigences de la Commission européenne.

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