par Florent Le Quintrec et Michel Rose

Pour accompagner ce développement, le fleuriste a lancé en mai une émission obligataire d'un montant maximum de 12 millions d'euros, qui s'achèvera le 25 juin. Les montants unitaires sont de 500 euros à échéance juin 2015, assortis d'un coupon de 8%.

"On a plutôt un bon accueil", a dit Laurent Amar lors d'une interview. "La réception de cet emprunt montre que la notoriété financière est en train de se faire. Et la notoriété financière est indispensable pour la liquidité du titre."

Laurent Amar explique avoir écarté la solution d'une augmentation de capital car il estime que la valorisation actuelle de sa société ne reflète ni son doublement de taille après l'acquisition du réseau Rapid'Flore en 2008, ni ses succès à l'international.

"Comme j'ai mon patrimoine qui est dedans, je refuse de me diluer à cette valeur-là", a-t-il souligné.

Laurent Amar compte donc sur l'amélioration de la visibilité financière du groupe pour voir augmenter sa capitalisation, aujourd'hui de 52 millions d'euros.

Le groupe, qui compte déjà plus de 450 magasins dans huit pays, confirme son objectif de croissance de son réseau de points de ventes de 20% au cours de l'exercice 2009-2010, qui sera clos le 30 septembre. Il ajoute que le rythme d'ouvertures de boutiques à l'international s'accélérera par rapport à l'exercice précédent.

"On est passé de 6% à 10% en nombre de magasins ouverts à l'étranger. Ça va aller plus vite", a souligné le directeur financier du groupe, Eric Villedieu. "On a pour objectif 1.000 magasins d'ici cinq ans", a ajouté Laurent Amar.

Le groupe Monceau veut notamment s'imposer sur le marché allemand, qu'il évalue à sept milliards d'euros par an contre trois milliards pour la France. Il y est déjà présent via une entreprise commune avec Lagardère Services dont il détient 40% du capital.

La société, qui possède les enseignes Monceau Fleurs, Rapid'Flore et Happy, étend déjà depuis plusieurs années sa présence à l'international en créant des coentreprises avec ses partenaires.

Ceux-ci disposent d'une franchise pour des périodes de sept à dix ans, en échange d'une redevance et d'une obligation de se fournir en priorité via le groupe Monceau.

"On est allé plus loin, on a obtenu de nos partenaires d'être au capital de ces sociétés qui détiennent les droits dans le pays. Il est assez rare d'obtenir cela de ses partenaires", a souligné le PDG.

L'ASIE, MARCHÉ FLORISSANT

Monceau Fleurs dit avoir bien traversé la crise en raison de sa politique de prix très bas, réalisable notamment grâce à l'intégration de ses fournisseurs, en plus de ses produits innovants comme sa rose bioluminescente.

Son PDG a également indiqué avoir profité de la crise pour négocier des baux pour de nouveaux points de ventes à des conditions beaucoup plus favorables, facilitant ainsi son expansion.

Déjà présent au Japon avec neuf boutiques, Monceau Fleurs mise sur le dynamisme des marchés asiatiques et leur très forte consommation de fleurs, en partie due à la multitude des temples dans ces pays, pour se développer.

"Ça fait partie de nos priorités, c'est un marché qui est fait pour nous. Ce serait une faute de ne pas y aller", a dit Laurent Amar.

Outre le développement du réseau via des franchises, le groupe n'exclut pas de réaliser des acquisitions en fonction des opportunités, mais il précise qu'il restera "extrêmement prudent".

"En termes de développement pays, par acquisition, on ne se refuse aucune opportunité", a déclaré Laurent Amar, dont le grand-père a créé Monceau Fleurs en 1965 à Paris.

Le groupe avait été repris en 1985 par la Compagnie financière Edmond de Rothschild.

Après un diplôme de droit des affaires, Laurent Amar, certain que le secteur de la fleur était prometteur et surtout imperméable aux crises, a développé le réseau en province à partir de 1998 avant de racheter en 2002 la société, dont il détient aujourd'hui, à 38 ans, 69% du capital.

Monceau Fleurs, dont les concurrents sont Jardin des Plantes en France ou l'américain 1-800-Flowers à l'international, a vu son chiffre d'affaires augmenter de 72% en 2008-2009 grâce à sa croissance externe, à 66,4 millions d'euros pour un résultat opérationnel courant (Ebitda) de 1,2 million d'euros.

A la Bourse de Paris, le titre Monceau Fleurs coté sur Alternext affichait mardi un cours stable à 9,00 euros. Depuis le début de l'année, il cède 17% après avoir bondi de 101% en 2009.

Edité par Dominique Rodriguez