(Actualisé avec Mistura)

par Tom Miles

GENEVE, 13 avril (Reuters) - L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a entamé mercredi une nouvelle session de discussions sur la Syrie en recevant une délégation de l'opposition à Genève et en appelant les différentes parties au conflit à réaffirmer leur soutien à la trêve.

Staffan de Mistura et les représentants du Haut Comité des négociations (HCN), principale émanation de l'opposition, sont apparus devant la presse le visage fermé, alors que l'accord de "cessation des hostilités" entré en vigueur le 27 février menace de s'effondrer complètement.

L'émissaire de l'Onu a néanmoins voulu faire contre mauvaise fortune bon coeur. "En dépit de plusieurs incidents graves, la cessation des hostilités tient toujours, surtout si on compare avec la situation passée", a-t-il dit.

"C'est pourquoi ce serait peut-être le bon moment, pour ceux qui ont soutenu et encouragé la cessation des hostilités, de réaffirmer leur foi et leur détermination à la préserver. Au début de cette deuxième session de négociations, ce serait un soutien bienvenu", a ajouté De Mistura, qui s'est récemment rendu à Moscou, Damas, Téhéran et Amman.

Le chef de la délégation du HCN, Asaad al Zoubi, s'est montré plus sombre, évoquant plus de 2.000 violations de la trêve par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés, ainsi que le largage sur les zones insurgées de 420 barils d'explosifs, des bombes particulièrement peu précises, pendant le seul mois de mars.

Damas et ses alliés russe et iranien accusent de leur côté les rebelles d'être responsables de la plupart des violations du cessez-le-feu, qui n'inclut pas l'organisation Etat islamique et le Front al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda.

LA "MALADIE" ASSAD

Asaad al Zoubi a indiqué qu'il avait également abordé avec Staffan de Mistura les questions de la libération de détenus et de l'élaboration d'une transition politique en Syrie, rappelant qu'il s'agit la priorité de la session de pourparlers qui vient de s'ouvrir.

Le représentant du HCN a une nouvelle fois insisté sur le fait que Bachar al Assad et sa garde rapprochée constituaient aux yeux de l'opposition une "maladie" dont les Syriens doivent impérativement être guéris.

La précédente session de pourparlers de Genève s'est achevée le 24 mars sans accord sur le départ de Bachar al Assad, ni plus généralement sur le mécanisme de transition qui pourrait être mis en place.

La délégation du gouvernement, qui organisait ce mercredi dans les zones qu'il contrôle des élections législatives décriées par l'opposition ( ), est attendue vendredi à Genève.

Asaad el Zoubi a estimé mercredi que le scrutin était "illégitime" et illustrait la volonté de "procrastination" de Bachar al Assad.

La reprise du processus diplomatique est assombrie par la multiplication des combats en Syrie, notamment dans les régions de Damas et d'Alep, où l'armée gouvernementale et ses alliés ont lancé mardi une vaste offensive militaire. (Tangi Salaün pour le service français)