Les premiers entretiens bilatéraux ont eu lieu en marge des activités de l'ANASE. Il y a eu des contacts avec les ministres des Affaires étrangères de la Turquie, Mevlüt Cavusoglu, et de la Chine, Wang Yi, ainsi qu'avec le Secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

Avec mon homologue turc Mevlüt Cavusoglu, nous avons évoqué la mise en œuvre des accords conclus dans le cadre du processus d'Astana, ainsi que les préparatifs de la prochaine réunion des représentants de la Russie, de la Turquie et de l'Iran, qui se tiendra à Téhéran les 8 et 9 août. On y poursuivra la discussion sur le renforcement du régime des zones de désescalade en Syrie. Comme vous le savez, trois de ces zones sont déjà mises en place: au sud du pays, dans la Ghouta orientale et au nord de Homs. Actuellement, on travaille à l'établissement de la quatrième zone, la plus grande et la plus complexe, dans la province d'Idleb.

Avec mon homologue chinois Wang Yi, nous avons abordé la mise en œuvre des accords conclus pendant la visite du Président chinois Xi Jinping en Russie le 4 juillet. Le travail avance rapidement. Nos représentants au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères supervisent le mécanisme dans le cadre duquel sont mises en œuvre toutes les décisions de nos dirigeants. Nous avons également abordé la préparation du sommet du groupe des Brics, qui aura lieu début décembre en Chine, ainsi que notre coopération à l'OCS. Bien sûr, une attention particulière a été accordée à la situation sur la péninsule coréenne, y compris dans le contexte de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée cette nuit. Hormis les nouvelles mesures assez sérieuses pour faire pression sur le gouvernement Pyongyang afin de faire appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies concernant les programmes nucléaires et balistiques en Corée du Nord, elle mentionne également l'attachement profond du Conseil de sécurité à la reprise des négociations à Six pour trouver une solution politique à ce problème.

La Russie et la Chine, vous le savez, ont une position commune. Elle est fixée par la déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de nos pays du 4 juillet et implique le progrès dans le processus de paix par le biais de l'initiative chinoise sur le double gel de tous lancements de missiles et essais nucléaires en Corée du Nord et le gel des exercices militaires d'envergure des USA et de la République de Corée. Hormis cette approche chinoise, notre déclaration conjointe mentionne la proposition russe d'élaborer une feuille de route pour le rétablissement progressif de la confiance et la création des conditions pour la reprise des négociations à Six. Nous avons convenu de promouvoir cette approche lors d'activités concrètes, notamment à l'Onu.

Nous avons longuement parlé avec le Secrétaire d'État américain Rex Tillerson. Il voulait surtout connaître (c'est par là qu'il a commencé) les détails des décisions que nous avons dû prendre pour réagir à la loi sur les sanctions antirusses adoptée par le Congrès américain. Nous avons fourni ces explications en nous appuyant sur l'interview du Président russe Vladimir Poutine à la chaîne Rossiya. Tout y est détaillé: il explique les raisons des décisions que nous avons prises après une longue attente, après avoir espéré que les USA ne choisiraient pas la voie de la confrontation. Mais, malheureusement, la disposition russophobe des membres du Congrès l'a empêché.

Nous avons évoqué notre coopération dans d'autres domaines. Nous avons rappelé l'entente convenue pendant la réunion du Président russe Vladimir Poutine et du Président américain Donald Trump à Hambourg, y compris la nécessité d'établir une coopération dans le domaine de la cybersécurité, de la lutte contre la cybercriminalité et de la prévention des cybercrimes.

Nous avons abordé les questions relatives à nos contacts sur divers problèmes internationaux. La Corée du Nord et le problème nucléaire de la péninsule coréenne étaient au centre de nos discussions. Nous partons du fait que des contacts entre le Département d'État américain et le Ministère russe des Affaires étrangères sur ce problème seraient très utiles, et nous sommes ouverts à ce qu'ils soient établis. Nous espérons que ce sera réciproque.

Nous avons évoqué la situation en Afghanistan, dans le Golfe, le processus de paix en Syrie. Il y a également des contacts entre nos représentants, y compris faisant suite à l'entente entre la Russie, les USA et la Jordanie pour mettre en place une zone de désescalade dans le sud de la Syrie. Nous espérons que sur d'autres aspects du processus de paix syrien également - aussi bien militaires que politiques - nos contacts avec les USA se poursuivront. D'ailleurs, ils n'ont jamais été interrompus.

Nous avons parlé du processus de paix au Proche-Orient et de la crise ukrainienne. Nous avons rappelé que le Président et le Secrétaire d'État américains nous avaient promis que le représentant spécial des USA pour les négociations sur l'Ukraine Kurt Volker nous rendrait visite prochainement. Rex Tillerson a confirmé qu'un tel contact était prévu avec notre représentant Vladislav Sourkov et aurait bientôt lieu. Ce sera intéressant car Kurt Volker a déjà visité plusieurs capitales dont Kiev, Paris, Berlin et Londres. Il nous sera intéressant de connaître la vision du représentant spécial américain sur la situation.

Nous avons abordé les questions relatives à la stabilité stratégique. D'ici février 2018 doivent être atteints tous les niveaux et doivent être appliquées toutes les restrictions conformément au Traité de réduction des armes nucléaires (START). Un mécanisme bilatéral approprié doit assurer l'accomplissement des engagements par les deux parties. Nous avons parlé de la nécessité d'établir un dialogue professionnel, dépolitisé et pragmatique sur le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). J'ai le sentiment que nous avons été compris par le Secrétaire d'État américain Rex Tillerson. Des directives seront données à nos experts.

Vous savez qu'il existe le mécanisme Sergueï Riabkov-Thomas Shannon (respectivement vice-Ministre russe des Affaires étrangères et sous-Secrétaire d'État américain), qui s'est réuni à plusieurs reprises. Il a été jugé utile de conserver ce format et de poursuivre dans son cadre la discussion sur toutes les questions, y compris les sujets complexes de notre agenda bilatéral qui, malheureusement, ne deviennent pas moins nombreux. Cependant, nous avons senti la disposition de nos collègues américains à poursuivre le dialogue. Je pense que tout simplement qu'il n'y a pas d'alternative.

Question: N'êtes-vous pas indigné de voir que tous les combattants refusant le cessez-le-feu partent vers Idleb?

Sergueï Lavrov: Comme je l'ai dit, il ne sera pas facile de convenir des paramètres de la zone de désescalade à Idleb. C'est probablement la zone la plus complexe des quatre convenues en mai dernier à Astana par la Russie, la Turquie et l'Iran. Nous partons également du fait que ce 'trio', ainsi que d'autres, y compris peut-être les USA, ont dans l'ensemble de l'influence sur tous les combattants et sur les groupes armés, à l'exception des terroristes qui ne feront jamais l'objet d'aucun accord. Si la Russie, la Turquie, l'Iran et la coalition américaine usaient de manière synchronisée de leur influence sur les acteurs concrets qui s'opposent sur le terrain armes à la main, alors les propositions de compromis, qui contribueront au cessez-le-feu et créeront les conditions pour le processus de paix, seront trouvées.

La Sté Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation a publié ce contenu, le 06 août 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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