Le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlăţean, participait, lundi, le 3 mars 2014, à Bruxelles, à une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Union Européenne.

Les ministres européens y tenaient un ample débat, en marge de la situation en Ukraine, l'accent étant placé sur les dernières évolutions de la peninsule de Crimée. Ils ont analysé les modalités grâce auxquelles l'Union Européenne peut agir vers une solution de la crise actuelle. Les ministres ont adopté des Conclusions de leur Conseil.

Les Etats membres de l'UE ont condamné, à l'unanimité, la violation claire de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, par des forces armées appartenant à la Fédération de Russie, tout comme la décision du Conseil de la Fédération, prise le 1-er mars, à Moscou, autorisant l'uitilisation de ces forces sur le territoire ukrainien. Les participants ont précisé que ces actions viennent transgresser les stipulations de la Charte des Nations Unies et de l'Acte final d'Helsinki, tout comme les engagements assumés par la Fédération de Russie, par le Mémorandum de Budapest (1994) et par le Traité bilatéral d'Amitié, de Coopération et de Partenariat (1997). Les ministres européens ont sollicité le retrait des forces armées de la Fédération de Russie à l'intérieur des zones délimitées par l'Accord sur le statut et les conditions du stationnement de la Flotte russe de la mer Noire, sur le territoire ukrainien ( 1997). De même, les ministres européens ont sollicité des consultations, au plan bilatéral, avec l'Ukraine, ainsi qu'entre les Etats signataires du Mémorandum de 1994, en conformité avec les obligations assumées par la Fédération de Russie dans les Traités auxquels elle est partie. Ils ont, par ailleurs, réitéré la nécessité d'une solution pacifique de la crise, en conformité avec les principes du droit international, tout comme la poursuite de l'engagement, en ce sens, de l'UE, aux côtés de l'OSCE et d'autres partenaires internationaux. Le Conseil ministeriel de l'UE a donné une appréciation positive à la retenue manifestée jusqu'à présent par le nouveau gouvernement de Kiev et a réaffirmé l'importance de la représentation adéquate, assurée à toutes les régions et toutes les minorités nationales, encourageant ainsi l'Ukraine à mettre à profit l'expérience accumulée dans ce domaine par le Conseil de l'Europe.

Le Conseil ministériel de l'Union Européenne a réitéré l'ouverture de l'Union à une relation avec la Fédération de Russie, sur la base de l'intérêt commun et du respect mutuel, soulignant en même temps que ces objectifs sont mis en danger, dans le contexte actuel. Dans les conditions de l'absence de pas en avant, de la Fédération de Russie, dans le sens de la détente de la situation, l'Union Européenne décidera des conséquences affectant les relations bilatérales, du genre de la suppression des négociations sur la libéralisation des visas, pour la Fédération de Russie, de la suppression des négociations sur le nouvel Accord UE-Russie et examinera également d'autres mesures ciblées. Le Conseil se propose de maintenir constamment ce sujet au centre de l'attention, à la lumière des évolutions enregistrées dans le terrain.

Les chefs des diplomaties européennes ont fait valoir l'engagement pris par l'Union européenne, aux côtés du Fonds Monétaire International et d'autres institutions financières internationales, de soutenir l'Ukraine au plan économique, sur la base d'un engagement clair d'adopter les réformes nécessaires. Ils ont en même temps confirmé à nouveau l'offre de l'Union Européenne au sujet de la signature d'un Accord d'Association et d'un Accord large et approfondi de Libre Echange, avec l'Ukraine.

Dans le cadre de ces discussions, le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlăţean, a fait valoir qu'en sa qualité d'Etat membre de l'UE et de l'OTAN, voisin de l'Ukraine, et situé en même temps dans la proximité immédiate de la peninsule de Crimée, la Roumanie suit avec une préoccupation profonde l'évolution de ces événements. Elle a ainsi condamné les actions militaires de la Fédération de Russie, de violation de la législation internationale et a parlé de la nécessité que soient respectés la Charte des Nations Unies et les principes de l'OSCE, documents fondamentaux sur lesquels reposent la paix et la stabilité en Europe. Il a en même temps appelé à l'arrêt immédiat des agressions militaires et à la détente de la situation.

Le ministre Titus Corlăţean a réitéré l'impératif de la garantie de la sécurité, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, dans le respect complet des droits de tous ses citoyens, sans discimination et indifféremment de leur origine ethnique. Le ministre roumain a mis en relief la nécessité que toutes les parties impliquées assurent l'instauration d'un climat adéquat au déroulement des élections programmées pour le 25 mai 2014, l'argument étant que seul un exercice électoral démocratique, déroulé dans des conditions de totale transparence et en l'absence de toute pression, sera de nature à indiquer les options légitimes de tous les citoyens de l'Ukraine, à l'égard de l'avenir.

Le chef de la diplomatie roumaine a précisé qu'il est absolument nécessaire de refaire, au plus vite possible, mais, en tout cas, avant le scrutin du 25 mai, le cadre juridique offert par les autorités de Kiev aux droits des personnes appartenant aux minorités nationales, comportant aussi l'utilisation des langues minoritaires, en consultation avec les représentants des minorités visées, en conformité avec les normes internationales en la matiere, avec l'avis de la Commission de Venise et du Haut Commissaire de l'OSCE aux Minorités Nationales. Il a également précisé que ce geste serait un d'importance essentielle pour ce qui est de l'augmentation du niveau de confiance, au plan intérieur mais aussi aux yeux de la communauté internationale, ainsi qu'un élément-clé de la garantie d'un climat propice au déroulement correcte de l'exercice électoral.

Le ministre roumain des Affaires étrangères a plaidé en faveur d'une implication active, substantielle et unitaire, de l'Union Européenne, en Ukraine, tant à brève échéance, dans la détente de la situation actuelle, à l'instauration de la stabilité et au redressement économique, qu'au maintien, à long et moyen terme, d'un parcours européen ouvert à l'Ukraine. Titus Corlăţean a salué l'ouverture annoncée par le nouveau gouvernement de Kiev à la signature de l'Accord d'Association et de l'Accord large et approfondi de Libre Echange avec l'Ukraine, réitérant, par la même occasion, l'engagement de la Roumanie, en tant qu'Etat membre de l'UE, de contribuer à ce processus.

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