(Répétition technique)

BERLIN, 1er juillet (Reuters) - Quatorze Etats membres de l'Union européenne, dont la France, se sont dits prêts à signer des accords avec Berlin pour prendre en charge des réfugiés arrivés en Allemagne après avoir été enregistrés dans des pays tiers, a-t-on appris samedi dans un document transmis par Angela Merkel à ses partenaires de coalition.

Des accords distincts ont par ailleurs été trouvés avec la Grèce et l'Espagne, qui forment avec l'Italie le trio des pays européens en première ligne face aux arrivées de migrants.

Ce document, que Reuters a pu consulter, est une réponse de la chancelière fédérale aux exigences de ses alliés de la CSU, l'Union chrétienne sociale de Bavière, qui l'avaient mise en demeure de trouver d'ici la fin du mois une solution européenne à ce qu'ils considèrent comme une crise migratoire.

Un compromis conclu avant le sommet de Bruxelles entre Merkel et ses alliés bavarois prévoyait que les migrants déjà enregistrés dans un pays de l'UE seraient refoulés aux frontières allemandes à compter de juillet si aucun accord n'était conclu d'ici là au niveau européen.

La direction de la CSU, qui milite pour un durcissement de la politique migratoire allemande face à la poussée électorale de l'extrême droite d'Alternative für Deutschland, se réunira dimanche pour arrêter sa position sur l'accord de Bruxelles et les précisions de Merkel.

Mais, sans attendre, le ministre-président du Land de Bavière, Markus Söder, a salué ces accords bilatéraux: "Cela va tout à fait dans la bonne direction", a-t-il dit.

Dans le document qu'elle a transmis à ses alliés, Angela Merkel recense les 14 pays membres de l'UE qui ont accepté de prendre en charge des migrants.

On y retrouve certains des pays qui ont été particulièrement critiques lorsque la chancelière allemande avait décidé, à l'été 2015, d'ouvrir les frontières de son pays aux réfugiés affluant du Moyen-Orient, dont trois des quatre pays de l'Est membres du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne et République tchèque).

A Budapest, un porte-parole du gouvernement hongrois de Viktor Orban a cependant démenti qu'un accord de ce genre ait été négocié avec l'Allemagne.

Le quotidien Handelsblatt fait également état d'un démenti tchèque mais le Premier ministre Andrej Babis, reçu dans la matinée à l'Elysée, a salué les accords trouvés lors du sommet de Bruxelles.

Figurent aussi sur la liste, outre la France, la Belgique, le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la Lituanie, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède.

L'Autriche en revanche, où le conservateur Sebastian Kurz gouverne dans le cadre d'une coalition avec l'extrême droite, est absente de cette liste.

Dans le cadre du Règlement européen de Dublin, les réfugiés demandant l'asile dans l'Union européenne doivent déposer leur demande dans le pays de leur "première arrivée" sur le territoire européen. Mais cette règle a été largement débordée par la décision de Merkel d'ouvrir les frontières de l'Allemagne.

Le texte adressé par la chancelière à ses partenaires de coalition souligne que ces accords bilatéraux vont faciliter le transfert de réfugiés enregistrés dans un autre pays de l'UE.

"Pour le moment, les transferts des 'dublinés' depuis l'Allemagne n'ont fonctionné que dans 15% des cas. Nous signerons des accords administratifs avec différents Etats membres pour accélérer le processus de transfert et pour aplanir les obstacles", peut-on lire.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Merkel et les autres dirigeants de l'UE ont adopté un accord sur une répartition des réfugiés sur la base du volontariat et sur la création, sur le territoire d'Etats membres de l'UE, de "centres contrôlés", là encore sur une base volontaire, où les demandes d'asile seraient traitées avec le plein soutien de l'UE.

L'accord prévoit aussi d'"explorer" la possibilité de créer, hors de l'UE, des "plateformes régionales de débarquement" où un tri pourrait être effectué entre réfugiés ayant droit à une protection internationale et migrants économiques.

(Andreas Rinke et Thomas Escritt Henri-Pierre André pour le service français)