BRUXELLES, 29 août (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel a apporté son soutien mardi à la Commission européenne dans son différend avec Varsovie sur la réforme en cours du système judiciaire polonais.

Angela Merkel, d'abord réticente à l'idée de prendre parti, a dit qu'elle suivait très sérieusement ce dossier et qu'elle en parlerait mercredi avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

"C'est un problème très sérieux car les exigences en matière de coopération sont les principes de l'Etat de droit au sein de l'Union européenne. Je prends très au sérieux ce que va dire la Commission", a dit Angela Merkel en conférence de presse à Berlin. "Nous ne pouvons pas nous taire pour avoir la paix."

Le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, a réagi aux critiques de la chancelière, estimant qu'elles étaient plus politiques que factuelles.

"Je suis convaincu que le gouvernement polonais va exécuter ses réformes malgré l'émotion qui ressort de ces déclarations", a-t-il répondu depuis Varsovie. "Tous les pays indépendants au sein de l'UE ont leurs propres lois et devraient régler leurs problèmes par des mécanismes démocratiques."

Le 26 juillet, la Commission européenne a annoncé qu'elle engageait une procédure pour infraction visant la Pologne pour ses réformes de la justice, et donnait un mois à Varsovie pour répondre à la notification adressée par l'exécutif européen, lequel craint que ces réformes ne sapent l'indépendance des juges.

Les autorités polonaises ont répondu lundi que cette réforme était parfaitement conforme aux normes européennes et ajouté que les inquiétudes de la Commission européenne à ce sujet étaient dénuées de tout fondement. (Jan Strupczewski et Paul Carrel, avec Michelle Martin et Michael Nienaber à Berlin, Pawel Florkiewicz à Varsovie.; Arthur Connan pour le service français)