(Actualisé avec nouvelles déclarations)

PARIS, 8 septembre (Reuters) - Emmanuel Macron a récusé l'idée selon laquelle Jean-Luc Mélenchon serait son "ennemi" en dépit des "confrontations politiques" entre les deux hommes, qui se sont brièvement rencontrés dans la nuit de vendredi à samedi en marge d'un bain de foule du chef de l'Etat à Marseille.

Le président et le chef de file de La France insoumise, qui s'opposent sur pratiquement tous les sujets, parfois avec des mots durs, ont eu un aparté apparemment impromptu, à l'écart des nombreux curieux présents sur le Vieux Port.

A un journaliste qui lui demandait si le Rassemblement national (ex-Front national) de Marine Le Pen représentait davantage un adversaire à ses yeux que Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a répondu : "Je n'ai aucun doute."

"On a des confrontation politiques, philosophiques, mais Mélenchon n'est pas mon ennemi", a-t-il ajouté devant le principal concerné.

Sur un ton badin, le député des Bouches-du-Rhône a par ailleurs démenti avoir qualifié son rival politique de "xénophobe" avant de reconnaître "peut-être une légère exagération marseillaise".

"Mélenchon 'premier opposant à Emmanuel Macron' ? Même Macron n'y croit pas", a raillé sur Twitter Marine Le Pen, qui revendique pour elle-même ce titre d'opposante en chef.

"Il passait, moi je passais dans l'autre sens. Il s'est arrêté, j'ai trouvé ça courtois", a relaté samedi l'élu des Bouches-du-Rhône, interrogé par BFM TV. "Je ne vais pas, à 00h30 dans un bar, m'engueuler avec le président de la République."

"Il est à Marseille, il est dans ma circonscription, il y a une dimension de respect", a-t-il ajouté.

La déambulation sur le Vieux Port et la rencontre entre les deux candidats à la présidentielle de 2017 se sont déroulées après des discussions entre Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, à Marseille, qui ont porté essentiellement sur des sujets européens.

Devant la presse, Jean-Luc Mélenchon avait auparavant critiqué les deux dirigeants qu'il a accusés d'agir en "contre humanistes" vis-à-vis de l'Afrique.

A l'approche des européennes de mai 2019, Emmanuel Macron s'efforce de fédérer de ce qu'il appelle les "progressistes" face à un camp "nationaliste", incarné par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, allié de Marine Le Pen. (Simon Carraud avec Jean-François Rosnblet à Marseille, édité par Nicolas Delame)